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Quelle technologie de dalle écran choisir ?

 

Comment bien choisir son écran photo ou vidéo ? - 4/12 : quelle technologie de dalle choisir ?
Publié le 16 avril 2016   |   Mis à jour le 14 janvier 2025

 

Pour afficher de belles couleurs, les dalles LCD (à cristaux liquides) de nos écrans ont longtemps utilisé trois types de technologies : TN, VA et IPS. La technologie OLED est venue chambouler un peu tout cela avec un principe vraiment différent puisqu'elle n'utilise plus de LCD + rétroéclairage. Elle est son propre rétroéclairage. Ces différentes façons d'afficher nos photos ont toutes leurs avantages et inconvénients et c'est ce que nous allons voir sur cette page car selon que vous retoucherez des photos, ferez du montage vidéo ou les deux, vous aurez votre préférence car des besoins très différents.


Les écrans haut de gamme ont tous utilisé pendant très longtemps la même technologie : des dalles LCD donc rétro-éclairées à technologie IPS. Au milieu de ces années 20, cette suprématie en haut de gamme est remise en question par la fameuse technologie OLED aux noirs beaucoup plus profonds et donc aux contrastes infinis. Mais qu'en est-il en 2025 et comment choisir entre les deux car, grâce à l'apparition des dalles Mini-Leds, les écrans LCD n'ont pas dit leur dernier mot ? À moins de choisir tout de même une dalle TN ou VA ?
Et nous verrons que ce n'est pas toujours sans conséquence sur l'uniformité de nos dalles et la qualité de leurs couleurs...

   
 
 

 
   
 


 


Au commencement, il y a le rétroéclairage...

Pour afficher une image il faut de la lumière. Traditionnellement, elle est apportée par un rétroéclairage (image ci-contre). C'est le principe des écrans LCD donc de tous les écrans non OLED. En effet, cette dernière technologie utilise des "pixels" organiques donc "naturels" où chaque pixel produit sa propre lumière quand il est alimenté en électricité avec, comme intérêt premier et évident, quand un pixel n'est pas sollicité, il n'émet aucune lumière donc ses noirs sont absolus ! Nous allons voir combien c'est utile et combien il est difficile d'obtenir ces mêmes noirs parfaits avec un rétroéclairage... qui possèdent évidemment d'autres avantages sinon cela ne serait pas drôle !
Mais revenons au rétroéclairage par Led des écrans LCD un instant... Pendant longtemps, ce rétroéclairage était fourni par des tubes fluorescents. On parlait alors d'un rétroéclairage CCFL. Mais progressivement, il a évolué, entre autre pour diminuer sa consommation, vers un rétroéclairage par Leds, également appelé Diodes blanches (beaucoup plus rarement diodes RVB). Or il existe plusieurs façons d'implémenter ces Leds dans l'écran pour, soit réduire les coûts, soit pour améliorer l'uniformité et enfin les contrastes.

1 - Les Edge Leds et Direct Leds

Les Leds, peu nombreuses, peuvent être placées soit sur les bords de la dalle : on parle d’Edge Led (ci-dessous à gauche), soit uniformément réparties : on parle de Direct Led (ci-dessous à droite).


Cela va jouer notamment sur la luminosité maximale de la dalle. En effet, les dalles rétro-éclairées par Direct Led sont plus lumineuses que les "anciennes" dalles rétro-éclairées par Edge Led.

   

Dalle à rétro-éclairage-led

  Le rétro-éclairage, le plus uniforme et blanc possible, va devenir une couleur en passant à travers des cristaux liquides RVB orientables très rapidement.
 

L'autre gros inconvénient des Edge Led était leur manque d'uniformité la nuit comme le montre la photo ci-dessous :



Les coins et les bords sont sensiblement plus lumineux qu'au centre. En photo de nuit cela pouvait se montrer gênant mais rarement sur les images claires.

Le Direct Led a notamment permis de s'affranchir de ce problème. C'était une première avancée significative. De plus, cela permet de faire des dalles plus homogènes et plus lumineuses. En revanche, le Direct Led pose toujours le même problème surtout sensible dans l'affichage des vidéos : le blooming. Mais qu'est-ce que le blooming ? Le Blooming que l'on peut traduire par halo est l'espèce de halo lumineux gris qui entoure les points lumineux comme sur la photo ci-dessous :


Effet de Blooming sur un écran à dalle Local DimmingObjet lumineux sur fond noir affiché sur une dalle OLED à gauche (pas de halo lumineux autour du point lumineux) et sur dalle Direct Led à droite (on peut observer un léger halo autour du même point lumineux.


En effet, les pixels adjacents au rond lumineux affiché sur l'écran ci-dessus sont également éclairés (technique propre du LCD) et cela crée un halo diffus clair autour du point blanc ou sur fond noir ou très sombre. C'est particulièrement disgracieux pendant les scènes sombres en vidéo.



Et c'est pour régler ce problème propre au rétroéclairage Led que les ingénieurs ont eu une idée géniale : Et si on éteignait les Leds dont on a pas besoin ? On appelle cette technique le Local Diming.

Note pratique ! Sur les écrans Dell ou Asus, le Local Dimming s'appelle par exemple "Affichage dynamique" et je rappelle que cela ne concerne que la vidéo.

Sur la photo ci-dessus, on voit que seules les Leds qui doivent afficher la tache lumineuse servent. Les autres pourraient être éteintes et offrir un noir absolu... comme sur les dalles OLED dont on va reparler.

Cela a permis de régler une partie du problème de la technologie LCD. Une bonne partie de l'écran pouvait être éteinte pendant les scènes sombres donc offrir des noirs profonds mais subsistait évidemment le halo autour des objets très lumineux sur fond sombre comme une pleine lune par exemple.



Donc à ce stade, on voit que la technologie Direct Led apporte un début de solution aux problèmes spécifiques d'affichage des vidéos pendant les scènes sombres avec des éléments clairs mais subsiste un vrai problème de halo donc de blooming.

Et si la solution du rétroéclairage LCD venait de la multiplication des Leds que l'on appelle Mini-Leds ?

2 - Les Mini-Leds

Si on veut éviter au maximum les effets de halo ou blooming, il faut pouvoir multiplier les Leds pour en réduire la taille donc la zone d'éclairage. Et c'est pourquoi on été développées les Mini-Leds. Plus on allait multiplier leur nombre et plus on allait pouvoir réduire cet effet de halo. Et les premières dalles Mini-Leds sont apparues avec souvent environ 600 Mini-Leds. Aujourd'hui, le maximum que j'ai testé sur ce site était de plus de 2000 Mini-Leds mais dans les deux cas c'est encore clairement insuffisant.

Donc se pose la question toute bête : combien faut-il placer de Leds en Direct Led dans la dalle pour éviter le blooming en vidéo ?

CES 2025 - Au CES de Las Végas 2025 ont été présentées des dalles à rétro-éclairages Mini-Leds mais non pas bleues mais RVB. Cela offre deux gros avantages : le gamut est significativement augmenté (on se rapproche du BT. 2020) et la luminosité de l'écran est également augmentée. Les premiers tests confirmeront... ou pas !

3 - Les Micro-Leds

Eh bien vous l'aurez compris, pour régler définitivement ce problème il faudrait beaucoup plus de Mini-Leds voire autant que de pixels. C'est la promesse coûteuse (en 2025) des Micro-Leds. Chaque pixel possède son propre rétroéclairage donc on atteint le Graal du rétroéclairage :

  • La dalle est homogène,
  • Les pixels sont lumineux ou parfaitement éteint à volonté,
  • Plus aucun effet de blooming !

PPGarcia s'en fait régulièrement l'écho sur sa chaîne PPWorld mais leurs prix, au CES 2025 de Las Végas, ne baissent toujours pas...

4 - OLED, une exception !

Les nouvelles dalles OLED (qui utilisent des composants organiques) possèdent "leur propre" rétroéclairage en quelque sorte. En effet, un pixel d'une dalle OLED est éteint par défaut et va "s'allumer" lorsque qu'il va recevoir un signal électrique. Il n'y a plus besoin de technologie de cristaux liquides orientables pour afficher les couleurs RVB ou même essayer de cacher le rétroéclairage lorsqu'on veut du noir puisque, par définition, il n'y en plus besoin. Ainsi, lorsqu'un pixel est éteint il l'est vraiment donc leurs noirs sont absolus. Cela offre deux autres avantages en vidéo HDR : le local Dimming est parfait par définition et le blooming est totalement absent.


Note pratique : Mais pourquoi, pendant très longtemps, cela ne nous a pas gêné ? Parce que nous ne savions, de toutes façons, pas faire autrement et parce que, finalement, cela nous arrangeait presque ! Comment ça ?! Eh bien oui car pendant très longtemps, l'usage d'un écran d'ordinateur était un usage photographique et non vidéo or quand un photographe veut faire du softproofing c'est-à-dire comparer une image retouchée sur un écran à un tirage, on s'aperçoit qu'il ne faut pas qu'il affiche des noirs trop noirs... car les encres noires des tirages ne savent pas les reproduire. Tout bêtement. Les besoins ont vraiment changé avec les écrans, "dits", vidéo HDR et leur besoin de noirs vraiment profonds cette fois car on regarde un film dans le noir en toute logique et sans élément de comparaison.


En nous concentrant sur le rétroéclairage, nous n'avons pas parler des différentes technologies de dalles LCD (VA, TN ou IPS), ce que nous allons faire maintenant car, si l'OLED règle clairement ce problème... en en apportant d'autres, la technologie LCD ne reste pas les bras croisés comme le montre la nouvelle et très intéressante technologie Black IPS.

 


 

Les différentes technologie de dalles d'écran : LCD (TN, VA, IPS, Black IPS) ou OLED

Les trois plus anciennes technologies de dalle LCD (TN, VA et IPS) ou la plus récente Black IPS partagent le même principe de base : un rétroéclairage éclaire en permanence une dalle où se trouve des cristaux liquides (sauf en cas de Local Dimming comme nous l'avons vu au paragraphe précédent) et ces cristaux liquides orientables vont contrôler, 30 fois par seconde ou plus, la quantité de lumière qu'ils laissent passer. Leurs noirs ne sont donc pas parfaitement noirs car il reste des pertes de lumière autour des cristaux liquides même quand ils sont censés cacher le rétroéclairage parce qu'ils sont orientés parallèles à la dalle.



Dans le cas des dalles OLED, le fonctionnement est complètement différent. Il n'y a plus de rétroéclairage comme nous l'avons vu. Ainsi, chaque pixel (organique donc cela joue sur sa durée de vie) n'émet de la lumière que s'il est sollicité. Les pixels noirs sont ainsi parfaitement noirs. Leur contraste (différence entre les hautes lumières et les noirs) est donc vraiment très grand... sans être maximal pour autant car ces dalles ne sont jamais aussi lumineuses que les dalles rétro-éclairées par des Leds ! Ah décidément, rien n'est parfait !

Pour résumer, les dalles OLED ont comme point fort leurs noirs profonds et les dalles LCD ont comme point fort leur luminosité maximale très sensiblement plus élevée. Il s'agit de deux façons différentes d’obtenir beaucoup de contraste mais l'OLED se met plus facilement en valeur sur un téléviseur car on regarde souvent son écran ou sa télévision dans une pièce sombre. En revanche, pour faire des écrans publicitaires contrastés, on aura plutôt intérêt à utiliser des dalles LCD Mini-Leds.

1 - Les dalles LCD dite TN (Twisted Nematic)

Cette technologie permet de faire varier vraiment très rapidement la position des cristaux liquides devant chaque pixel pour faire passer ou non la lumière.


Principe des mouvements de cristaux liquides dans les dalles TN


Cette technologie permet donc des taux de rafraîchissement très élevés et cela intéressera directement les joueurs voire les vidéastes qui ne veulent pas d'effets de flous ou de rémanence sur les objets en mouvement rapide dans leurs vidéos. L'autre avantage des dalles TN est leur coût de revient très bas; les dalles TN ne coûtent pas cher.
Mais évidemment, elles ont également des défauts et pas des moindres pour les retoucheurs photo : leur angle de vision avant que l'image ne s'assombrissent n'est pas très large. Pour regarder l'image correctement donc avec toute sa clarté il faut vraiment regarder la dalle bien en face donc si quelqu'un regarde l'écran à côté de vous, il ne verra pas du tout le même chose que vous.

   
Écran à technologie TN : l'image est sombre quand on la regarde de côté
 

Les dalles TN sont très sensibles à l'orientation de votre regard par rapport à l'écran. La luminosité et les contrastes varient fortement si l'on est pas bien en face de l'écran.

 

Leur deuxième gros défaut est pour nous, "Hommes d'images", leur qualité médiocre de reproduction des couleurs ce qui en ferait presque un critère rédhibitoire et, pour finir, ces dalles TN n'offrent pas de grands contrastes. Pour un photographes qui impriment beaucoup et qui a donc besoin d'une bonne correspondance entre l'écran et son tirage ce sera même un avantage. En revanche, pas du tout pour un vidéaste ou monteur vidéo.

Pour résumer, les dalles TN sont :

  • Très réactives (240 Hz) donc avec des taux de rafraîchissement en jeux vidéos ou dans les scènes vidéos rapides très élevés,
  • Temps de réponse 1 ms,
  • Elles offrent des angles de vision les plus faibles du marché donc nos images deviennent vite très sombres quand on ne les regarde pas bien en face,
  • La qualité de reproduction des couleurs est la plus faible des quatre technologies,
  • Leurs contrastes sont également peu élevés car leurs noirs sont peu profonds,
  • Ces dalles sont rarement uniformes.

On retrouve ces dalles "économiques" dans la majorité des écrans d'ordinateurs portables ou bureautiques "malheureusement" pour les "faiseurs" d'images... mais heureusement pour les joueurs peu fortunés.

Mon avis et conseil d'achat  - Essentiellement pour les joueurs - À éviter pour nous photographes ou vidéastes même si leur taux de rafraîchissent élevé pourrait intéressé ces derniers s'ils ont un budget limité ou s'ils jouent de temps en temps. Je note cependant que dans mes derniers tests d'écran à partir de 2024. de nombreux écrans à dalles IPS affichent des taux de rafraîchissement de 120 Hz ou plus.

2 - Les dalles LCD dite VA (Vertical Alignement) ou PA

Leur technologie permet de "stopper" beaucoup mieux la lumière provenant du rétroéclairage que sur les dalles TN. Cela offre deux avantages :




Principe des mouvements des cristaux liquides dans les dalles VA

 

Leurs noirs semblent alors plus profonds et, par effet ricochet, leur contraste est plus élevé. Ces dalles sont donc déjà plus intéressantes pour nous "faiseurs" d'images, animées ou pas, même si leur reproduction des couleurs n'est pas encore au top.
En contre-partie, ces dalles sont plus "lentes" pour les joueurs ou pour afficher les scènes avec des objets en mouvement rapides. On observe alors des effets de rémanence désagréable comme sur l'image ci-contre. Enfin, si leur angle de vision est plus large que sur les dalles TN, ce n'est pas encore la panacée !

Pour résumer, les dalles VA sont :

  • Assez réactives (200 Hz) donc avec des taux de rafraîchissement en jeux vidéos ou dans les scènes vidéos rapides encore plutôt élevés,
  • Temps de réponse 4 ms,
  • Elles offrent des angles de vision un peu meilleurs que sur les dalles TN sans égaler les dalles ci-dessous,
  • La qualité de reproduction des couleurs s'améliore nettement et on peut trouver des bonnes surprises,
  • Leurs contrastes est sensiblement plus élevés que sur les dalles TN.

Mon avis !  Si vous le pouvez, préférez tout de même la technologie suivante ou l'OLED mais il peut y avoir de bonnes surprises dans cette catégorie ! Pour faire court, si les joueurs peuvent espérer encore meilleur en terme de vitesse de rafraîchissement, on progresse vers la qualité photo (angle de vision, contraste et surtout qualité de reproduction des couleurs) sans atteindre les sommets offerts par les deux technologies suivantes.

3 - Les dalles LCD dite IPS (In Plane Switching) 

La technologie IPS (qui possède plusieurs variantes) a longtemps été la seule très bonne voire excellente technologie pour fabriquer des dalles pour les photographes ou les vidéastes. Elle offre notamment des angles de vision proches de 180° sans changement notable dans l'affichage de l'image en contraste et en luminosité contrairement aux dalles TN ou VA ci-dessus.

 


Principe des mouvements des cristaux liquides dans les dalles IPS


Les dalles IPS ne s'assombrissent pas - du moins beaucoup moins - et ne changent pas de couleurs quand on change son angle de vision devant l'écran ou quand on est deux devant celui-ci. Les dalles IPS sont également reconnues pour la très grande qualité de reproduction des couleurs ainsi que des contrastes très corrects (surtout dans les productions à partir de 2022 qui utilisent la variante Black IPS dont je reparle ci-dessous). Malheureusement, ces dalles sont les plus lentes du marché. Bon, lentes jusqu'en 2024 où j'ai pu tester de nombreux écrans à dalles IPS affichant une fréquence de rafraîchissement de 120 Hz.

Selon la maîtrise du fabriquant, l'homogénéité de la dalle sera plus ou moins correcte également. Sur le papier, les dalles IPS sont un gage de qualité mais comme toujours pas une garantie absolue en entrée de gamme. C'est tout de même une excellente technologie pour les écrans de retouches photo ou de montage vidéo, même pas trop chers, avec éventuellement un large gamut au moins égal à 95% de l'Adobe RVB ou le DCI-P3, un éclairage à LED... À noter que la dalle des iPad ou iPhone (jusqu'au 11) utilisent une technologie IPS, (rien que cela !) ainsi que de plus en plus d'écrans de portables haut de gamme comme sur certains portables Asus, Acer et bien sûr les MacBook Pro d'Apple et Surface de Microsoft.

Pour résumer, les dalles IPS sont :

  • Les moins réactives (165 Hz maxi tout de même) donc les images en mouvements affichent des effets de rémanence,
  • Temps de réponse mini de 4 ms souvent 5 ms,
  • Elles offrent des angles de vision les plus larges du marché,
  • La qualité de reproduction des couleurs est la meilleure du marché,
  • Leurs contrastes sont également assez élevés donc suffisants pour la retouche photo mais insuffisants pour la vidéo HDR,
  • On peut trouver des dalles, notamment chez Eizo, parfaitement uniformes,
  • Les meilleures dalles actuelles, notamment les dalles haut de gamme Eizo ou Nec, utilisent cette technologie et sont garanties 5 ans !

Mon conseil d'achat !  Photographes, si votre budget le permet, choisissez un portable ou un écran de bureau à dalle IPS... et, soyons fou, Eizo ou Nec. Il en existe de plus en plus, même en portables, et comme j'ai pu le mesurer, notamment sur des dalles Dell ou Apple, les résultats sont parfois étonnamment bons. Si vous êtes monteurs vidéos ou Youtubers alors choisissez une dalle IPS à rétroéclairage Direct Led ou Full Led avec Local Dimming donc avec des Mini-Leds... en attendant les Micro-Leds pour après, après demain à prix "abordables" !

3 bis - Les dalles LCD dite Black IPS

Le raffinement suprême de la technologie IPS - le Black IPS - offre trois avantages :

  • Les noirs sont annoncés entre 50% et 100% plus foncés... et c'est ce que j'ai mesurés sur toutes les dalles utilisant cette technologie,
  • Les angles de vision sont encore améliorés,
  • Les couleurs sont un peu plus précises.

Mon conseil d'achat !  Et c'est clairement ce que mes sondes de calibrage ont relevé. Je conseille donc vivement les dalles Black IPS aux photographes, illustrateurs et autres graphistes.

4 - Les dalles OLED (Organic Light-Emitting Diode)

Cette technologie, encore chère et donc peu fréquente en écrans de retouche photo ou de montage vidéo en 2025, possèdent de nombreux atouts à tels points qu'elle pourrait éclipser toutes les autres quand son prix sera descendu des hauts sommets... à moins que sa longévité très inférieure et son manque flagrant de luminosité maximum ne lui jouent des tours !
Commençons par ses qualités évidentes : on notera des noirs absolus, encore plus noirs que sur les dalles VA ou Black IPS, les contrastes vraiment très importants (corollaires de noirs absolus), une absence totale de blooming en vidéo (HDR ou pas d'ailleurs) et la reproduction des couleurs souvent excellente, comme sur les dalles IPS. Et tout cela pour une raison bien simple : il n'y plus besoin de rétroéclairage. Un pixel noir est donc vraiment noir et pas gris car il n'y a pas de source de lumière derrière chaque pixel qu'il faut s'évertuer à bloquer avec une quelconque technologie de mouvements de cristaux liquides plus ou moins rapides. Chaque pixel est une source de lumière indépendante et cela change tout.
Oui, mais il y a deux mais... et de tailles ! Comme il s'agit d'éléments organiques, leur durée de vie est très significativement plus courte que leurs homologues à Leds et leur luminosité maximum n'excède guère les 800 cd/m². Si cette dernière conviendra largement à tous car les écrans sont calibrés le plus souvent autour de 100 cd/m², cela sera un peu juste pour afficher les pics lumineux en vidéos HDR... et pourtant c'est a priori à eux que cette technologie s'adresse !
Donc on peut noter un gros paradoxe : cette technologie, très intéressante sur le papier par son contraste presque infini, possède donc encore de nombreux problèmes ou limitations. Il n'est donc pas surprenant qu'Eizo n'utilise pas cette technologie dans ses écrans Prominence (écrans vidéos très haut de gamme) car Eizo garantit tous ses écrans 5 ans !

 


Principe des dalles OLED - © LG


Pour résumer, les dalles OLED sont :

  • Un contraste incroyable car leurs noirs sont absolus,
  • Les plus réactives (240 Hz),
  • Temps de réponse le plus rapide des 4 technologies,
  • Elles offrent des angles de vision les plus larges du marché, comme les dalles IPS,
  • La qualité de reproduction des couleurs est la meilleure du marché avec la technologie IPS dans le meilleur des cas,
  • Faibles consommations,
  • Son premier gros défaut : une durée de vie très limitée : les dalles peuvent marquées (effet de rémanence permanent) super vite,
  • Son deuxième gros défaut : sa luminosité maximum ne dépasse guère les 800 cd/m² pour les meilleures d’entre elles et se limite souvent à 400 cd/m²... pendant quelques secondes.

Mon conseil d'achat !  Si les qualités des dalles OLED sont évidentes, surtout pour nous qui travaillons dans le noir, et forcément tentantes, leurs défauts sont franchement gênants également. Difficile à conseiller les yeux fermés en 2022... sauf à quelqu'un qui change souvent de matériel car il veut essayer les nouvelles technologies. N'empêche que leur luminance maximum ne rendra pas l'expérience HDR aussi "réaliste" qu'avec les dalles Leds, notamment en plein jour. De plus, le jour où arriveront les dalles Micro-Leds à prix abordables alors la messe sera peut-être dite !

Pour finir, voici un tableau récapitulatif :


Avantages et inconvénients des différentes technologies de dalles


Pour résumer, selon mes propres essais (plus de 114 écrans testés à ce jour dont mon premier écran à dalle OLED, l'Asus PA32DC), je conseille toujours des écrans à dalle IPS - ou mieux maintenant à dalle Black IPS - pour la retouche photo sans activités récréatives et mon cœur balance entre les dalles à Mini-Leds ou OLED pour le montage vidéo ou le visionnage de vidéos HDR. À suivre car les technologies sont terriblement concurrentielles. Mon pari pour l'avenir ? Vivement tout de même que la Micro-Led se démocratise et, qu'en attendant, le Mini-Led multiplie les zones. En 2026 ?


 

À lire  ! Dossier Tout savoir sur le HDR : HDR10, HDR10+, Dolby Vision - 5 pages  

 


 

 

L'uniformité de la dalle 

La très grande force des écrans haut de gamme dits Art Graphiques tient à leur uniformité, notamment chez EIZO mais également de plus en plus chez Asus dans sa série ProArt ou Dell Ultrasharp. Ils affichent la même luminosité en niveaux et en température de couleur (à quelque chose près) sur tout l'écran.
Est-ce fondamental ? Bien sûr que non ! C'est très agréable et plus pratique mais ce n'est pas rédhibitoire. D'autant plus que quand les écrans ne sont pas parfaitement uniformes, il arrive souvent que cela soit très léger à tel point que si la sonde de contrôle le perçoit, l'œil, même averti, ne sera pas gêné. Cela dit, c'est parfois vraiment sensible et il m'est arrivé de renvoyer un écran Dell ou BenQ à cause de cela. Donc sauf vrai problème, la surface est toujours suffisamment grande pour que vous puissiez faire vos retouches dans de bonnes conditions même si un coin est un poil plus sombre.

   
Dalle d'écran manquant d'homogénéité
 

Ecran peu uniforme, notamment en température de couleur... cas plutôt fréquent avec les écrans moyen ou entrée de gamme.

 

Voici une histoire vraie : un ami, photographe pro et retoucheur, préfère travailler sur un écran très large (30") afin d'avoir de la place plutôt que sur un écran homogène. Il sait très bien où il doit regarder son écran lorsque il doit être précis connaissant les limites de celui-ci.

Mon conseil d'achat !  Si vous souhaitez travailler sur un écran très large (27" et plus)l'uniformité sera difficile à obtenir à moins de dépenser beaucoup d'argent (plus de 850 euros). D'autres critères seront alors à surveiller... L'uniformité peut vous coûter cher !
À vous de déterminer si la taille de l'écran est très importante dans votre flux de travail. Vous pouvez également envisager la solution bi-écrans... 

À part si vous achetez un écran Eizo ColorEdge, toujours uniformes grâce à leur géniale fonction DUE et maintenant certains écrans Asus ou Dell, l'idéal serait de pouvoir acheter son écran dans un magasin où l'on peut échanger assez facilement son achat au cas où les mesures de votre sonde de calibrage seraient vraiment trop éloignées de l'idéal. Lorsque j'ai rendu un écran un jour, je n'avais pas besoin de sonde pour le constater !

Ne focalisez pas sur l'uniformité. C'est très agréable mais pas "indispensable" sauf peut-être pour les retoucheurs professionnels ou en cas de défaut flagrant. Cela dit, il y a évidemment des limites, souvent franchies par les écrans en dessous de 300 euros. Les couleurs sont maintenant maîtrisées par de nombreux fabricants mais l'uniformité laisse encore souvent à désirer. Dell, par exemple, avec ses écrans Ultrasharp a beaucoup progressé sur ce critère sans atteindre les sommets des magnifiques écrans Eizo ColorEdge.

Dossier choisir son écran - Pages suivantes :

5 / 14 - Luminosité, contraste, HDR, uniformité ?

6 / 14 - Quel gamut photo et vidéo choisir ?

7 / 14 - Quelle carte graphique ? Accélération matérielle

8 / 14 - Quels câbles et quelles connectiques ?

9 / 14 - Table LUT : 8, 10 ou 16 bits ?

10 / 14 - À quoi sert l'affichage 10 bits ?

11 / 15 - Calibration "classique" ou hardware ?

12 / 15 - Quelle carte graphique ? Accélération matérielle

13 / 15 - Les accessoires écran indispensables

14 / 15 - Comment bien installer son écran ? - Bientôt

15 / 15 - Comment nettoyer son écran ? - Bientôt

Dossier HDR : tout savoir sur le HDR en photo et en vidéo

 

 
 

 
 
 
Quinze pages de conseils et un dossier de 5 pages consacré au HDR en photo et vidéo pour bien choisir et installer votre écran de retouche photo ou de montage vidéo.

Sommaire Dossier : comment bien choisir son écran photo / vidéo  ?

1 - Remarques générales
2 - Quelle taille d'écran choisir ?
3 - Passer à l'UHD... ou pas encore ?
4 - Technologie de dalle : IPS, OLED, etc.

  1 - Au commencement, il y a le rétroéclairage !
2 - Quelle technologie d'écran : IPS, OLED, etc. ?
3 - Attention à l'uniformité !
4 - Delta e et qualité d'affichage

5 - Delta e et qualité d'affichage des couleurs
6 - Luminosité, contraste, HDR ou pas ?
7 - Quel gamut photo et vidéo choisir ?
8 - Quelle carte graphique choisir ?
9 - Câble et connectique : que choisir ?
10 - Table LUT : 8, 10 ou 16 bits ?
11 - À quoi sert l'affichage 10 bits ?
12 - Calibrage "classique" ou hardware ?

Annexes
a1 - Les accessoires écran indispensables !
a2 - Comment bien installer son écran ? Nouveau
a3 - Comment nettoyer son écran ? Nouveau
a4 - Comparatif combos Logitech vs Dell Nouveau



Retour au dossier Affichage et écrans

Dossier : comment calibrer son écran photo ou vidéo ?

Faut-il encore calibrer son écran avec une sonde de calibrage en 2025 ? Quel colorimètre acheter en 2025 ? Quels sont les avantages du calibrage hardware ? Comment choisir les valeurs cibles : luminosité, contraste, gamma... ?

Dossier calibrage

 
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