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Comment bien imprimer ses photos ?

 

Comment bien imprimer ses photos soi-même ?
Publié le 20 avril 2020   |  Mis à jour le 19 janvier 2025

 

Pour bien imprimer des photos il faut - idéalement - quatre ingrédients : calibrer l'écran ainsi que son imprimante avec certaines valeurs cibles, une bonne lampe à éclairage standardisé et... une pièce pas trop éclairée ! Voyons tout cela en détail maintenant...


Sur cette page je souhaite partager avec vous comment j'ai amélioré, au fil du temps et de mes essais et autres tests, ma chaîne d'impression pour qu'elle me permette d'avoir un résultat final fidèle à mes attentes, sans gâchis de papier. Il s'agît d'une exigence de gains en coûts d'impression qui intéresseront autant les amateurs que les professionnels mais ces derniers seront également sensibles au gain de temps donc de productivité. Nous allons donc étudier en détail les trois ou quatre étapes qui vous permettront, presque à coup sûr, d'avoir un tirage fidèle à votre intention et donc proche de ce que vous avez sur votre écran. Si vous avez lu quelques pages de ce site vous savez maintenant que cela passe par le calibrage de votre chaîne graphique. Cela rendra votre travail infiniment plus facile et vos résultats très nettement moins aléatoires. C'est parti !

 

 

Tout commence par l'affichage de votre photo : comment régler et calibrer son écran lorsqu'on imprime une photo ?

L'image affichée doit ressembler au plus près à votre tirage donc comment pouvez-vous vous assurer que votre écran est correctement réglé ? Faut-il partir du tirage, de l'écran "correctement" calibré ou avancer au doigt mouillé !?

   
 

1 - Au commencement, il y a le tirage

Pendant longtemps, sans le savoir, nous réglions nos écrans pour obtenir une bonne correspondance écran / tirage. Il n'y avait donc pas de question à se poser. Mais avec l'avènement de nouvelles pratiques dans la diffusion des images (Web, réseaux sociaux) ou une utilisation plus polyvalente tournée de plus en plus vers la vidéo, nos besoins ont changé et le choix des valeurs cibles lors du calibrage ou le simple réglage de nos écrans ont changé également. Il n'est plus rare de voir des écrans calibrés avec deux profils (donc deux étalonnages) pour convenir à ces deux usages très différents.

Ici, nous allons d'abord nous intéresser de plus près aux propriétés des tirages et vous allez voir que cela aura une incidence sur la façon dont nous allons étalonner / calibrer notre écran...

1 - La blancheur du papier - Selon la blancheur de votre ou vos papiers préférés - si vous avez une préférence marquée - alors il sera intéressant de s'intéresser au réglage du point blanc de votre écran au moment de son calibrage : les fameux D65 ou D50. En effet, ce choix est important par rapport à l'environnement lumineux dans lequel vous aller travailler - L'éclairage de votre pièce et du tirage - mais également par rapport à la blancheur de votre papier "fétiche".

 

Papiers photo
Selon la quantité d'azurants optiques, nos papiers photo peuvent être plus ou moins jaunes (chauds) ou carrément blancs... mais ils dureront moins longtemps !


Mon conseil à propos de la température de couleur du point blanc de votre écran - Si votre papier est bien blanc préférez un illuminant D65 - 6500K - et si votre papier préféré est plus chaud (sans azurant optique) alors essayez de le calibrer légèrement en-dessous (entre 6000K et 6250K). Comme toujours et comme je le répéterai à chaque fois, faites des essais pour trouver votre réglage idéal à VOUS. Je ne vous donne que des pistes à explorer. En revanche hormis si vous êtes imprimeur donc si vous observer le tirage avec une cabine de contrôle malheureusement encombrante et très chère, évitez le "fameux" D50. Le D50 est assez éloigné du réglage usine des écrans (sur le D65) et ils sont trop nombreux à devenir jaunes et non "chauds" quand on vise le D50 au moment du calibrage.

2 - La Dmax de votre papier - Très important ! - La Dmax d'un papier mesure la profondeur maximum des noirs après impression. Par extension, on peut en déduire son contraste donc la différence de luminance entre le blanc du papier et le noir le plus profond imprimé par votre couple imprimante/encre noire. Si l'on va jusqu'au bout de la démarche, on peut en déduire le contraste que devrait avoir notre écran pour faire un bon softproofing même si on n'a pas Photoshop ou d'écran à calibrage hardware. Mais pourquoi "si on n'a pas Photoshop ?" Parce que dans Photoshop, on peut faire du softproofing avec le menu "Affichage > Format d'épreuve > Personnalisé" dont je reparle plus bas. Celui-ci vous permettra d'afficher à l'écran votre image telle qu'elle devrait être une fois imprimée - MAIS À LA CONDITION - que vous ayez calibré votre imprimante, que votre pièce ne soit pas trop lumineuse et que votre tirage soit correctement éclairé. Nous verrons plus loin ce que j'entends par "correctement" éclairé. Cela fonctionne alors plutôt bien et permet de ne pas avoir à calibrer son écran avec un contraste trop bas donc gênant pour tous les autres usages de votre ordinateur si vous ne pouvez pas passer d'un étalonnage à un autre à la volée comme sur les écrans à calibrage hardware. Ce n'est pas ma méthode préférée mais elle peut vous aider. (À cette date, janvier 2025, je n'ai pas encore complètement tranché entre utiliser cette fonction ou changer d'étalonnage. Je poursuis mes tests...)

Mon conseil pour choisir le bon contraste de votre écran si vous ne retouchez pas vos photos avec Photoshop - Pendant très longtemps le contraste natif de nos écrans était mesuré sous les 500 : 1. Or il se trouve qu'il y a une corrélation mathématique entre la Dmax d'un papier et le contraste de l'écran. En effet, la Dmax du papier = (Log10) x Contraste. Ainsi si l'on prend le contraste de 287 : 1 (que l'on retrouve dans i1 Profiler ou Calibrite Profiler) si l'on ne souhaite pas utiliser le contraste natif de son écran, on peut calculer qu'il fait référence à une Dmax de 2,46 soit environ 2,5. Une Dmax de 2,8 correspond à un contraste de 630 : 1.

Mais à quoi correspond une Dmax de 2,5 ? Eh bien à des papiers type Gloss ou barytés. Certains papiers photo High-Gloss peuvent monter à une Dmax de 2,8. Pour résumer on peut donc choisir et essayer les contrastes suivants pendant le calibrage de son écran selon le type de papier photo que l'on utilise :

Maintenant, calculons le niveau de noir qu'il faudrait choisir dans le logiciel de calibrage d'écran pour obtenir le contraste demandé. Le contraste est juste une division entre la luminance maxi et mini de l'écran donc si l'on choisit une luminance de 100 cd/m² (nous y reviendrons plus loin), alors C = Lmaxi / Lnoir soit :

  • C de 50 : 1 donc 100 / 50 = Noir à 2 cd/m²
  • C de 250 : 1 soit = 100 / 250 = Noir à 0,4 cd/m²
  • C de 630 : 1 soit = 100 / 630 = Noir à 0,16 cd/m²


Choisir le niveau des noirs pendant le calibrage d'un écran
Dans i1 Profiler ou Calibrite Profiler, il est facile de choisir le niveau de noir que l'on souhaite et donc, par extension, le contraste de son écran.


Notez que de très nombreux écrans à dalles IPS et rétro-éclairage à Leds ont justement un noir max à 0,15 cd/m² aujourd'hui. Comme par hasard ! Les noirs profonds de certains écrans actuels servent pour un usage Web ou vidéo mais pour l'impression, on n'a jamais eu besoin d'avoir des noirs si profonds alors que l'on ne faisait essentiellement que du softproofing.

Là encore, faites des essais avec différentes valeurs de noirs. Je vous donne juste une indication de départ !

2 - Quelle est la "bonne" luminance d'un écran ?

Depuis longtemps, les normes internationales précisent que la "bonne" luminance pour un écran lorsqu’on souhaite faire du softproofing est de 80 cd/m² dans le monde de l'imprimerie où de nombreuses valeurs (écran, pièce et cabine de contrôle) sont normées. Dans notre environnement de travail, on peut dire que l'on est dans les clous entre 80 et 100 cd/m² avec une préférence pratique à 100 cd/m² et en évitant donc - toujours si l'on privilégie le softproofing - 120 cd/m² ou encore davantage.

Mon conseil - Comme je possède un écran à calibrage hardware, il est tellement facile de passer d'un étalonnage à un autre à la volée que j'ai enregistré une CAL pour un usage Web (120 cd/m²) et deux CAL pour un usage Print papiers Gloss et mats (100 cd/m²). Donc, j'ai fait mes propres calculs de contraste donc de points noirs puis essais / erreurs à partir d'une luminance de mon écran à 100 cd/m².

   
Mon bureau et son mur gris derrière les écrans de retouches photo
 



3 - Quel gamut doit afficher votre écran ?

Aujourd'hui, il existe trois catégories d'écrans : ceux affichant grosso modo l'espace couleur sRVB, les nouveaux venus qui affichent le P3 (Tous les écrans Apple actuels) et ceux affichant un large gamut donc grosso modo l'Adobe RVB. Si vous photographiez en noir et blanc alors peu importe bien entendu. Si maintenant vous imprimez des photos couleurs alors cette question devient importante et pour y répondre vous allez devoir répondre à trois questions :

  • Est-ce que, à titre privé, je photographie / retouche des couleurs très saturées ?
  • Est-ce que je suis un professionnel du tirage ?
  • Est-ce que j'ai besoin de voir ce que je fais ou bien est-ce que je sais retoucher à la pipette (valeurs RVB) ?


Si vos photos ne possèdent jamais de couleurs très saturées car ce n'est pas votre style alors il n'est absolument pas nécessaire de retoucher vos photos sur un écran large gamut. Vos photos s'afficheront exactement de la même façon sur les trois types de dalles.


 

À lire - Mes conseils pour choisir entre le sRVB, P3 et Adobe RVB  

 


Si vous avez photographié des couleurs saturées voire très saturées alors vous verrez davantage ce que vous faites sur un écran large gamut mais est-ce indispensable pour autant ? Bien sûr que non ! Cela dit, il faut alors savoir retoucher à la pipette. Pour résumer, on peut dire que de travailler avec un écran large gamut est confortable mais pas indispensable au sens strict.


 

Conseils pour les professionnels - Les écrans larges gamuts possèdent un autre avantage non directement lié à leur gamut large : ils sont tout le temps meilleurs que leurs homologues sRVB d'accès de gamme. Pour vous - et pour les amateurs passionnés - il n'y a donc pas à hésiter.

 

 

Calibrez votre imprimante photo

Tout comme il est indispensable de calibrer son écran une fois bien étalonné, il est tout aussi indispensable de calibrer son imprimante si l'on veut "prévoir", sans gâchis de papier, ses impressions. En fait, on pourrait s'en sortir avec un écran réglé à l'œil nu - même si cela ne me viendrait pas à l'idée, soyons clair ! - mais je ne vois vraiment pas comment on peut calibrer une imprimante à l'œil. La calibrer est indispensable... même si, il est vrai, les Canon Pro-300 ou 1100 et les Epson SC-P700 ou 900 ont fait beaucoup de progrès de ce côté là. Leurs profils ICC génériques sont très bons... tant qu'on a pas calibré ces imprimantes avec un spectrophotomètre i1Pro 2 ou 3 + le module Profiles RVB de Coraye. L'amélioration est alors nette dans l'impression des couleurs saturées. Un professionnel de l'impression ne se posera dès lors plus la question. Ce prérequis étant posé, je vous invite à lire mes pages sur le calibrage des imprimantes :


 
 

À lire à propos du calibrage des imprimantes...

- Pourquoi calibrer une imprimante ?

- Comment calibrer une imprimante photo ?

- Comment faire calibrer son imprimante ?

 
     

 

 

Cas particulier : comment faire du softproofing avec Photoshop ?

Sur une chaîne graphique calibrée, avec un écran calibré (évidemment !) à large gamut (idéalement), c'est possible grâce à une simulation à l'affichage. On parle alors de softproofingCette simulation visuelle de conversion n'affecte absolument pas l'image (ne change pas les valeurs RVB de votre photo) contrairement à la conversion comme on a déjà pu le voir sur ce site. Là, il n'y a aucun risque pour l'image. Il ne s'agit que d'une simulation afin de s'approcher visuellement du résultat final : l'impression (avec toutes les nuances qui conviennent dans ce cas là car la gestion des couleurs n'est pas une science exacte).  
Ainsi, on va pouvoir anticiper en partie une perte de couleur, son remplacement éventuel par une couleur moins saturée, la perte de dégradé de couleur, l'affichage des différentes zones de l'image, etc...

Simuler l'affichage de l'image à imprimer : "Format d'épreuve" 

Si vous avez créé ou fait créer un profil ICC pour un couple imprimante / papier, il vous sera possible de "voir" par avance comment votre image va être imprimée et surtout de savoir quelles corrections lui apporter éventuellement pour corriger les faiblesses de l'impression. Pour cela vous avez un menu fort pratique : le menu "Affichage / Format d'épreuve / Personnalisé" :


Menu -Personnaliser les conditions d'épreuvage- de Photoshop


Mon conseil avant de commencer ! Affichez l'image à la taille réelle d'impression. C'est ainsi que vous aurez la meilleure configuration de comparaison. Pour cela, allez dans le menu "Affichage > Taille d'impression". Je décris la méthode précisément sur mon livre "Le guide des DPI" dans l'annexe C :


 
 

À lire - Mon guide complet et pratique des DPI - 145 pages

Le guide complet et pratique des DPI - 145 pages - Arnaud FrichCe guide complet des DPI de 145 pages (+18 pages : 5 chapitres + 7 annexes pratiques) détaille tous les aspects des dpi (Tirages jet d'encre, impressions offset, 3 x 4, écrans, etc.) et leur utilisation au quotidien - En savoir plus sur la v3.0 - nov. 2024

 
   


Commencez par choisir le profil du périphérique de simulation (non générique si possible donc créé par vos soins ou par un professionnel) dans la liste déroulante (1). Ensuite, après avoir vérifié que le bouton "d'Aperçu" était bien coché, choisir alternativement le mode de rendu Perception et relative (2). (Les deux autres ne nous intéressent pas). Par comparaison alternative, vous allez parfois percevoir des différences. Ce n'est pas systématique. Cela dépend de la photo, de la saturation de ses couleurs et bien sûr de votre écran et notamment son gamut. Ensuite, validez sur OK. Ensuite, cochez bien "Compensation du point noir" en mode relatif et j'aime bien cocher "Simuler la teinte du papier". C'est avec cette option que j'obtiens, chez moi donc avec mon éclairage standardisé dont je reparle plus bas la meilleure correspondance écran / tirage.

Note ! Ne pas cocher "Conserver les valeurs RVB", qui de toutes façons rendraient impossible le choix du mode de rendu.

L'image à l'écran change d'aspect MAIS pas de profil ??? Si, si : regardez en bas à gauche ! C'est bien une simulation. Le profil de l'image ne change pas. Pour vérifier que vous êtes bien en affichage "Profil imprimante" il suffit de regarder dans la barre de titre de l'image :



RVB/8/EPSON-7800_Traditional_1440_D50 : je suis en train de travailler une image dans mon espace de travail, l'image est en sRGB et je simule à l'affichage une impression sur mon imprimante 7800, papier baryté Traditional Epson à 1440 dpi et avec un illuminant D50.


Affichez alternativement votre simulation d'impression : avec/sans le profil d'impression

Par des allers/retours grâce au raccourci clavier - CMD + Y ou CRTL + Y - je peux passer très vite d'un affichage avec / sans simulation. Je peux aussi y avoir accès par la barre de menu : " Affichage / Couleurs de l'épreuve".
Comme je continue de travailler mon image dans son espace d'origine donc ici assez large, je peux réaliser des retouches très subtiles et précises sans dégrader mon fichier. Bien sûr que l'image finira par être convertie avec le profil de l'imprimante mais cela pourra se faire au tout dernier moment et après certaines corrections par anticipation. L'espace colorimétrique d'une imprimante étant un espace non neutre car de périphérique, il faut travailler l'image le plus longtemps possible dans l'espace Adobe RVB, sRGB ou encore DonRGB. Grâce à cette simulation d'affichage le travail est largement facilité. Avec le raccourci clavier - CMD + Y ou CRTL + Y - il suffit de passer d'un environnement à un autre en apportant les retouches à votre image "EPSON 7800" pour qu'elle s'imprime au plus proche de l'image d'origine. Il ne doit rester qu'un minimum de différences entre l'image RVB et l'affichage RVB / Pro 7800. Au passage, je vous conseille d'utiliser les calques de réglages pour faire cette opération.

Note pratique très importante à propos de l'éclairage de la pièce ! Pour que cela fonctionne bien il est indispensable que votre pièce ne soit pas trop lumineuse. Il va falloir pouvoir contrôler l'éclairage de votre pièce quand vous allez faire du softproofing. Pourquoi ? Parce que votre œil est très sensible à son environnement lumineux. Si votre écran vous semble terne à 80 cd/m² c'est parce que vous venez de passer de 120 à 80 en quelques secondes et que votre pièce est trop lumineuse. Allumez votre écran à 80 cd/m² dans une pièce sombre alors que vous venez de vous réveiller et alors il vous paraîtra très lumineux. C'est donc relatif ! Pareil pour le contraste. S'il vous paraît terne c'est parce que un tirage est terne. Tout bêtement. Maintenant, si vous adaptez votre écran, l'éclairage de votre pièce, à l'éclairage de votre tirage alors tout rentrera dans l'ordre !

Afficher les couleurs non imprimables

Enfin, par un troisième menu du Menu affichage, le menu "affichage/couleurs non imprimables" (CMD + MAJ + Y ou CRTL + MAJ + -Y) il est possible d'afficher sur votre écran deux choses :

  • Les couleurs non imprimables par votre ensemble imprimante/papier
  • Et également les couleurs non affichables par votre écran.

Commencez par choisir le profil d'impression à simuler comme expliqué ci-dessus. Toutes les parties de votre photo non imprimables vont apparaître grisées :


Couleurs non imprimables de Photoshop
Toutes les couleurs non imprimables pour CE profil d'impression donc CE papier, CETTE imprimante et CE mode de conversion apparaissent en grisé dans Photoshop. Très pratique. Sur un écran calibré, il est même parfois possible de voir par quelles couleurs moins saturées, ces couleurs hors gamut donc trop saturées pour ce couple vont être remplacées.

   
 
 

À propos des couleurs soi-disant non imprimables !

Il n'existe pas de couleurs "réellement" non imprimables. Elles sont bien évidemment remplacées par les couleurs les plus saturées et les plus proches que votre imprimante sait reproduire.


Affichage des couleurs non imprimables de Photoshop


Or l'affichage des couleurs dites "non imprimables" dans Photoshop a un gros défaut : elles sont toutes surlignées avec le même gris (photo ci-dessus), sans nuance, donc sans vous informer sur l'écart réel qu'il y a entre la couleur souhaitée et la couleur imprimée donc sur la "perte" potentielle. Est-ce que la couleur non imprimable ne l'est pas pour 1%, 10% ou encore 20% de saturation en trop ?

Autant vous dire que si telle couleur n'est pas imprimable à hauteur de 5% c'est-à-dire que cette couleur perdra 5% de saturation à l'impression lorsqu'elle sera remplacée par la couleur la plus proche dans l'espace des couleurs reproductibles, vous allez peut-être vous faire mal aux yeux au jeu des 7 différences. Et pourtant elle est surlignée avec le même gris neutre que si cette différence était beaucoup plus importante.
En dessous de 15/20%, sans élément de comparaison côte à côte, il est très difficile de percevoir cette dé-saturation car elle n'a lieu, je le répète, que sur les couleurs les plus saturées. Toutes les autres restent absolument inchangées (en mode relatif du moins). Et même en mode perceptif, elles sont modifiées mais vraiment à la marge.

Voilà comment une fonction intéressante mais implémentée "basiquement" peut impressionner un débutant voire plus (!) et lui laisser croire qu'il va "perdre" des choses alors que certaines couleurs seulement - celles hors gamut donc très saturées de cette couleur - vont éventuellement être reproduites, un poil moins saturées qu'il aurait fallu. Que la couleur saturée sorte du gamut d'impression pour 1% ou pour 100%, elle est "marquée" avec le même gris !

 
     
   
  Par "détournement", il est même possible comme je l'ai lu sur le site de Christophe Métairie (Merci pour cette astuce !) d'afficher les couleurs non affichables cette fois. Il suffit de sélectionner non pas un profil d'impression mais le profil de son écran. À ce moment vous matérialisez la difficulté du softproofing car certaines couleurs saturées sont elles-mêmes non affichables !!!

 

 

Imprimer une photo (exemple avec Photoshop)

Note importante ! Je vais utiliser Photoshop pour faire mes tirages car ce logiciel intègre parfaitement la gestion des couleurs donc l'usage des profils ICC lors du softproofing (ci-dessus) lors d'une impression avec une imprimante calibrée mais je décris la technique également avec Lightroom..


 
 

À lire à propos de l'impression des photos avec...

- Imprimer avec Photoshop

- Imprimer avec Lightroom

- Imprimer avec Photoshop Element

 
     


L'impression d'une image dans Photoshop se fait grâce au menu Fichier > Imprimer (CMD + P ou CRTL + P). Cette fenêtre possède plusieurs parties distinctes dont celle qui nous intéresse ici : "Gestion des couleurs" Figure ci-dessous :

   
 

Copie d'écran de Photoshop CC.

 

 

Dans cette partie du menu impression, on retrouve les deux champs importants :

1 - Traitement des couleurs - Dans le menu déroulant choisir l'option "Laisser Photoshop gérer les couleurs". Si vous choisissez l'autre option, je ne réponds plus de rien !!!

Attention ! Le point d'exclamation vous signifie que c'est bien Photoshop qui prend la main pour effectuer les conversions entre l'espace couleur de l'image et celui de l'impression donc il faut absolument vérifier que  la gestion des couleurs dans le driver de l'imprimante est bien désactivée. 

3 - Profil de l'imprimante - Choisir dans la liste votre profil ICC d'impression pour cette imprimante, ce papier, etc.

4 - Mode de rendu - C'est là qu'il faut faire travailler modestement votre mémoire et vous rappeler quel était le mode de rendu qui convenait le mieux pour CETTE photo entre le rendu perceptif et relatif avant de lancer l'impression.

5 - Compensation du point noir - Cochez cette option (sauf en mode de rendu perceptif car cela ne sert à rien). À cause du manque de dynamique du couple imprimante/papier, quelques gris très foncés (proches du noir) de votre image risquent d'être imprimés avec le noir de votre imprimante, sans distinction comme dans l'original. Vous perdez ainsi quelques nuances très foncées par rapport à votre photo. Pour compenser cela, Adobe a inventé la fonction "Compensation du point noir".  Cochez donc bien cette option ! 

Une dernière précaution à moins que cela ne soit déjà fait : ne pas oublier d'ouvrir le panneau de propriétés du pilote de l'imprimante (dans la partie "paramètres d'impression" du menu Imprimer avec Photoshop, un peu plus haut) pour choisir les bons paramètres d'impression. Ceux-là mêmes qui ont servi pendant la création de ce profil d'impression. En général, les points importants à vérifier car très importants pendant l'impression de la mire de calibrage DONC pendant l'impression de votre photo :

  • Désactiver - mais normalement c'est fait automatiquement - la gestion des couleurs de l'imprimantePrimordial !
  • Choisir le bon type de support papier - la marque importe assez peu mais le type : papier Premium brillant, mat, Canson épais est très important car il détermine le taux d'encrage. 
  • Choisir la finesse d'impression : souvent entre 720 et 2880 dpi (cela n'a rien à voir avec la finesse d'impression comme je l'explique dans mon "guide des DPI" - v3.0 nov. 2024 - PDF 145 pages")
  • Vitesse, détails plus fins, etc.
  • Sans oublier... de mettre le bon papier dans l'imprimante ! 


Exemple avec le driver de l'imprimante Epson 7800 :

   
  Options d'impression des imprimantes Epson Photo

1 - Imprimante - Choisir le modèle d'imprimante dans votre liste d'imprimantes.

2 - Choisir le bon support papier - Le même que celui qui a servi pour imprimer la mire de calibrage de ce couple imprimante / papier si vous avez calibré votre imprimante.

Remarque !  Ce choix détermine uniquement le taux d'encrage. Si vous utilisez du papier de la marque de l'imprimante, votre papier sera dans la liste déroulante. Si vous utilisez une autre marque, choisir le même type de papier que chez Epson dans cet exemple. En effet, toutes les marques possèdent les "mêmes" gammes de papier : brillant Premium, mat Archival, baryté, lustré, etc.

3 - Paramètres couleurs - Bien désactiver la gestion des couleurs de l'imprimante - si ce n'est déjà fait automatiquement - sinon cela ferait double emploi avec celle de Photoshop.

Comment choisir ?  Le moteur de conversion dans le cher Photoshop est simplement le meilleur actuel. Voilà aussi pourquoi Photoshop peut sembler coûteux et pour moi cela a toujours été un critère déterminant qui justifie grandement ce coût.

4 - Qualité - Choisir la même finesse d'impression que lors de l'impression de la mire. J'ai même créé deux profils à 1440 dpi et 2880 dpi mais je vous avoue ne pas être certain qu'il y ait une différence au moment de la mesure du profil ICC.

Note personnelle ! En 2025, je ne m'embête même plus, je ne fais qu'un seul profil à 1440 dpi.

Vous pouvez également choisir la vitesse sans que, selon moi, cela ait une influence sur le calibrage. Mais notez que je ne cochais jamais "Détails plus fins" car j'avais un bug sur mon ancienne 7800 Epson quand j'imprimais mes longs panoramas.

5 - Convertir ou pas avec le profil ICC d'impression ? - Comme on l'a vu page précédente, il ne faut pas convertir l'image avant de lancer l'impression dans Photoshop car cette conversion se fait directement dans ce menu - illustration ci-dessous -. La simulation d'affichage que nous venons de faire nous permet juste de savoir quel mode de conversion est idéal pour cette photo. Il faut donc le retenir pour la suite...

 

 
 

À lire - Mon guide complet et pratique des DPI - 145 pages

Le guide complet et pratique des DPI - 145 pages - Arnaud FrichCe guide complet des DPI de 145 pages (+18 pages : 5 chapitres + 7 annexes pratiques) détaille tous les aspects des dpi (Tirages jet d'encre, impressions offset, 3 x 4, écrans, etc.) et leur utilisation au quotidien - En savoir plus sur la v3.0 - nov. 2024

 
   

 


Comment éclairer son tirage ?

Si nous avons étalonné et calibré notre écran autour de 80/100 cd/m² alors nous avons sous les yeux notre valeur de référence. Notre tirage doit donc lui ressembler. Reste à savoir comment l'éclairer et comment "bien" le comparer avec l'image de référence ?

Avec quel éclairage ?

La question de l'éclairage de notre tirage afin de le comparer à notre photo affichée à l'écran est sinon primordiale au moins essentielle ! Trois critères comptent :

  • Sa température de couleur,
  • Sa luminosité (luminance),
  • Son IRC.

Lampe à éclairage standardisé Ilfolux d'IlfordIdéalement, nous comprenons que cette lumière devrait être "standardisée". Si nous utilisons l'éclairage de notre pièce auquel on n'a pas prêté attention, il aura probablement l'avantage de ressembler à celui de Monsieur et Madame tout le monde mais il ne sera sûrement pas assez précis pour savoir d'où viendrait un problème éventuel (Tirage trop sombre, couleurs pas assez ceci ou cela...). Cela dit, si vous êtes satisfait de votre chaîne graphique, vous n'êtes pas obligé de lire la suite.

Mon conseil ! Maintenant, on peut donc être tenté d'utiliser un éclairage standardisé comme une cabine de contrôle Just-Normlicht (malheureusement assez coûteuse), la lampe et l'ampoule lumière du jour (IRC 95) de Christophe Métairie, une lampe de bureau GrafiLite de Calibrite ou enfin, le nouvelle lampe Ilford Ilfolux en test sur ce site. Personnellement, c'est cette dernière que je conseille et que j'utilise. Elle possède un excellent rapport qualité / prix.

Mon bureau et ma lampe GrafiLite 2 pour éclairer mes tirages
Lampe à éclairage standardisé Ilfolux de la marque Ilford posée sur mon bureau.
 

Ainsi, dans mon bureau, je règle mon Ilfolux sur 5000K (et non sur D65) et le deuxième niveau d'intensité lumineuse, pour un résultat suffisamment proche avec mon écran calibré à 100 cd/m². Avec la GrafiLite de Calibrite, je la règle sur le premier ou deuxième niveau de luminosité et sur 5000K.

Comment analyser un tirage bien éclairé ?

Lorsque l'on regarde attentivement un tirage pour savoir s'il est correctement imprimé, on va faire attention à deux choses :

  • Ses couleurs,
  • et sa luminosité.

Si vous utilisez la GrafiLite ou l'Ilfolux cela sera vraiment simple sinon, il faudra que vous trouviez chez vous un éclairage qui permette de voir sur votre tirage tout ce que vous voyez sur votre écran de la même façon.

Mon conseil ! Sur la photo d'exemple ci-dessous, je vais surtout faire attention aux parties sombres de mon image (entourées en bleu) :



Repérez une partie sombre mais pas bouchée sur votre photo test afin de trouver le "bon" éclairage pour votre chaîne graphique.


La colorimétrie du tirage

Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises sur ce site, il est essentiel d'avoir à l'esprit que la gestion des couleurs n'est pas une science exacte et que, surtout, tous nos appareils ne savent pas reproduire les couleurs de la même façon. Il y aura donc vraisemblablement des différences entre votre tirage et votre image à l'écran, d'autant plus que vous aurez un écran affichant "seulement" le sRVB et que votre image contient des couleurs saturées. Ces couleurs sont dites hors gamut. Il faut donc savoir "lire entre les lignes" lorsque l'on fait une comparaison tirage / photo à l'écran.

Mon conseil ! Pour cela, regardez attentivement votre tirage et repérez les couleurs "normalement" saturées. Celles-ci doivent tout aussi "normalement" être correctement reproduites. Si c'est le cas et que les différences ne s'observent que sur les couleurs les plus saturées - qui ont alors de bonnes chances d'être plus saturées sur votre tirage que sur votre écran si vous avez imprimé sur papier Gloss ou baryté - alors vous serez dans les "clous" !



Sur cette photo, seul le ciel bleu est réellement saturé donc peut être affiché différemment sur votre écran. Les autres couleurs, pourtant colorées, sont finalement "normalement" saturées !

Et ne pas oublier l'éclairage de la pièce...

Nous l'avons évoqué plus haut : pour que cela "fonctionne", il est très important de ne pas trop éclairer votre pièce sans quoi, tout ce que je viens d'évoquer ne sert à rien. Rien de moins ! En fait, lorsque vous regardez votre écran à 100 cd/m², vous devez avoir la sensation qu'il est assez lumineux. Si ce n'est pas le cas c'est que votre pièce l'est trop. Il ne faut donc pas augmenter la luminosité de votre écran mais bien assombrir votre pièce.

 
 
 

À retenir !


Il est tout à fait possible d'imprimer ce que l'on voit - dans les limites du matériel que nous utilisons - si on calibre toute sa chaîne graphique et que l'on utilise un éclairage standardisé.

Le calibrage de l'écran doit se faire autour de 80/100 cd/m² et pas forcément avec un trop fort contraste.

Le calibrage de l'imprimante est peut-être le plus important mais il coûte malheureusement assez cher pour un usage amateur ! Les professionnels ne se poseront même pas la question.

Utilisez le si pratique menu Affichage > format d'épreuve si vous retouchez vos photo dans Photoshop,

Vérifier s'il faut choisir le mode de rendu Relatif ou Perceptif grâce à la géniale fonction "Affichage / format d'épreuve" également avant de lancer l'impression.

 De même, pensez à afficher les couleurs non imprimables grâce à l'autre fonction pratique : "Affichage/couleurs non imprimables". Cette fonctionnalité manque de précision donc elle peut faire inutilement peur ou impressionner car elle a un côté on/off. Elle n'indique malheureusement pas si les couleurs non imprimables le sont à peine ou franchement.

 Si vous souhaitez des dégradés et des modelés, dans les cieux notamment, les plus beaux possibles choisissez la résolution d'impression maximale (2880 dpi pour les imprimantes Epson ou Canon). C'est subtil mais, personnellement, je vois la différence et je préfère nettement. Je rappelle puisque je l'explique en détail dans mon PDF sur les dpi que cela ne joue pas sur la finesse du point d'impression mais bien sur la précision avec laquelle l’imprimante place les gouttelettes d'encre les unes à côté des autres... et cela se voit !

 Les dpi de l'imprimante n'ont rien à voir avec les dpi (ppp) de l'image. Si vous souhaitez imprimer une photo à 240 dpi, les dégradés seront plus beaux si vous l'imprimez à 2880 dpi (imprimante) qu'à 1440 et a fortiori 720 dpi.   De même qu'ils seront plus beaux à 240 dpi (image) qu'à 120 dpi.

 Au delà de 240 dpi pour une impression jet d'encre, je ne vois pas de différence mais à partir de 200 dpi je commence à la percevoir si je me rapproche du tirage. 300 dpi ne servent que pour l'impression offset chez l'imprimeur mais n'apporte rien en impression jet d'encre. 

 Tout cela est détaillé dans mon "Guide des DPI" - v3.0 de nov. 2024 - 145 pages.

 Pensez à bien cocher le bouton : compensation du point noir et simuler la teinte du papier si vous imprimez en choisissant le mode de conversion relative. Les noirs seront plus denses et beaux car ils seront adaptés à VOTRE papier.

 
     
 
 
À travers deux dossiers consacrés à l'impression des photos, je vais partager avec vous tous mes conseils pour bien choisir entre imprimer ou faire imprimer vos photos ?

Sommaire - Comment bien imprimer une photo ?

1 - Tout commence par l'écran !
2 - Calibrer son imprimante
3 - Simuler une impression : le softproofing
4 - Menu Imprimer de Photoshop
5 - Éclairer le tirage
6 - À retenir...

Annexes


Retour au dossier impression

Guide des DPI - 127 pages - par Arnaud Frich

"Comprendre et bien utiliser les DPI"

Nouvelle version nov. 2024 : 145 pages pour combattre les a priori sur les DPI ! Qu'est-ce que les DPI ? Une image à 72 dpi (ppp) est-elle réellement plus légère qu'à 300 dpi (ppp) ? Etc.

En savoir plus - v3.0...

 
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