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Les espaces couleurs en photo et vidéo

 

Les espaces couleurs et gamuts en photo et vidéo
Publié le 15 avril 2015   |  Mis à jour le 28 novembre 2024

 

Un espace couleur est un ensemble de couleurs appelé également gamut. Le premier d'entre eux ? Celui de l’œil humain. Mais il en existe pleins d'autres, plus petits, dédiés à la photo et vidéo. Le gamut d'un écran ou d'un moniteur vidéo par exemple représente toutes les couleurs qu'il est capable d'afficher... car ils n'affichent malheureusement pas toutes les couleurs qu'est capable de voir un être humain, le fameux espace L*a*b*. Idem pour une imprimante. Et c'est bien là tout l'enjeu du choix du bon espace couleur : trouver celui qui ne bridera pas votre pratique en ne permettant pas d'afficher ou d' imprimer les couleurs les plus saturées. Mais au fait, pourquoi en avoir inventé autant et ne pas utiliser seulement le L*a*b* ?


La notion d'espace couleur - ou espace colorimétrique - est très importante en gestion des couleurs car il représente un ensemble de couleurs qui seront "disponibles". Et pourquoi cela "disponibles" ? Fondamentalement, et ce qui est très important à comprendre, parce que, techniquement, nous ne sommes pas capables de fabriquer des écrans, des imprimantes, des appareils photos qui peuvent voir, afficher ou imprimer autant de couleurs que ne peut en voir un être humain. C'est tout ! Le jour où on sera capable de cette prouesse technique, alors il n'y aura plus besoin de gestion des couleurs.

Et ce n'est toujours pas le cas en 2024, loin de là !

Pour tenir compte de ses différences techniques, on a eu besoin de "fabriquer" de nombreux espaces couleurs spécifiques à l'affichage, à l'impression, au monde de la photo et d'autres spécifiques au monde de la vidéo. Et la gestion des couleurs offrent les outils pour passer des limitations des uns aux spécifiés des autres. Voyons tout cela maintenant en détail...


 

Les modèles colorimétriques RVB

Un espace couleur représente donc un ensemble de couleurs "visibles" ou "affichables" par un être humain ou un appareil. Cet ensemble couleur est également appelé gamut. Il existe plusieurs modèles colorimétriques ou espaces colorimétriques : RVB, CMJN, L*a*b* ou CIEXYZ et en RVB, il existe plusieurs variantes englobant plus ou moins de couleurs très saturées dont les plus connus sont le sRVB, l'Adobe RVB également parfois dénommé Adobe RVB 1998, le ProPhoto en photo et le DCI-P3, le Rec. 709 ou encore le Rec. 2020 en vidéo. On dit de certains modèles colorimétriques qu'ils dépendent des périphériques (de nos appareils) et on les appelle alors des  profils ICC  et d'autres qu'ils sont indépendants et on les appelle des espaces couleurs. Enfin, certains espaces couleurs sont également appelés espaces de travail dans certaines circonstances. Lesquelles ? Lequel choisir dans les logiciels de retouche photo ou de montage vidéo ? Dans son appareil photo ou sa caméra ? À partir duquel peut-on se représenter numériquement une seule couleur - absolue -, celle perçue par un œil humain standard, pour répondre aux questions posées ci-dessus ?

Le point de départ de la gestion des couleurs : l'espace couleur CIE xyz et l'espace L*a*b*

Les couleurs se nuancent en environ huit millions de nuances différentes pour un œil "moyen" (mais performant !) d'après les essais cliniques réalisés par la CIE (Compagnie Internationale de l'Éclairage) à la fin des années 1920 et publiés en 1931. La CIE et les mathématiciens ont eu besoin de les représenter mathématiquement sur un graphique à trois dimensions (donc en volume) dont deux apparaissent sur la figure ci-dessous (donc en plan). Il s'agit du fameux espace colorimétrique CIE XYZ 1931. Les figures ci-dessous vous sont peut-être familières. Elles représentent le diagramme de chromaticité (à gauche) et l'espace L*a*b* (à droite). Ces figures représentent les couleurs visibles par l'être humain mais de deux manières différentes (nous en reparlerons plus tard) et vont donc servir tout le temps par la suite.

   
  Diagramme de chromicité et espace L*a*b*
 

Voici deux façons différentes de représenter "presque" la même chose : les couleurs qu'est capable de voir un être humain. Remarque : sur le diagramme de chromaticité également appelé espace CIE XYZ 1931 (à gauche), la représentation est plus fidèle à la "façon" dont l'œil voit les couleurs car la surface verte est deux fois plus importante que la rouge et la bleue comme on l'a vu page précédente.

 

Mais pourquoi avoir représenté les couleurs de plusieurs façons ?

Le but de la gestion des couleurs est, pour faire court, de conserver les mêmes couleurs perçues par l'œil humain, d'un périphérique à un autre : je veux voir la couleur (et sa saturation) que j'ai photographiée ou filmée d'abord sur mon écran puis sur mon tirage ou dans mon film ! Or tout va se compliquer car ces trois appareils ne "voient" pas ou ne "montrent" pas toutes les couleurs de la même façon. Ils ont deux défauts principaux :

  • Certaines couleurs - les plus saturées - leurs sont tout simplement inaccessibles techniquement,
  • Leurs propres petits défauts colorimétriques,

Prenons un exemple : j'ai photographié un orange très saturé dans la vraie vie et mon appareil a pu le capter car il appartient à son gamut mais je ne peux pas l'afficher car il est hors gamut de mon écran. Ainsi, d'un appareil à un autre on peut "perdre" des couleurs mais comme on ne perd jamais une couleur, en fait, cet orange sera juste affiché un peu moins saturé sur l'écran qu'il n'a été photographié. Le plus drôle c'est qu'il pourrait être imprimable avec votre imprimante photo car appartenir à son gamut et, alors, vous le retrouverez sur votre tirage... Si vous n'avez pas commis une erreur de manipulation.

Chaque appareil possède son espace couleur propre également appelé gamut, intégré dans son profil ICC.

 

Pour communiquer la même "vraie" couleur d'un appareil à un autre, on a inventé un outil qui s'appelle la conversion. Celle-ci va être chargée de "corriger" légèrement ses valeurs RVB de l'image pour tenir compte des caractéristiques des uns et des autres et éventuellement savoir par quelle couleur un peu moins saturée on remplace telle ou telle couleur saturée d'origine quand le support de destination ne peut la reproduire à l'identique. Or derrière cette conversion se cache une formule mathématique complexe, beaucoup plus complexe qu'une simple conversion monétaire (euros vers dollars par exemple). Les mathématiciens ont donc inventé plusieurs formules mathématiques car aucune, seule et unique, ne remplissait tous les cahiers des charges complexes de la vision humaine ou bien les différents problèmes rencontrés dans le monde de la reproduction des couleurs. Dans certaines circonstances, ils en utilisent une et dans d'autres une autre. Chaque formule mathématique possède "son espace couleur" et ses caractéristiques (avantages/inconvénients).

Notez que ces formules mathématiques n'avaient pas toutes besoins d'utiliser des valeurs RVB pourtant si pratiques pour nous photographes (ou vidéastes). 

Analyses visuelles des figures ci-dessus : dans le diagramme de chromaticité, ci-dessus à gauche, le vert est sur-représenté par rapport au rouge et au bleu (sa surface est deux fois plus importante) car dans la réalité, l'œil est deux fois plus sensible aux couleurs vertes. C'est un modèle plus fidèle à l'œil humain car on dit que la vision humaine n'est pas perceptuellement uniforme. Dans l'espace L*a*b* (celui de droite), une couleur est égale à un point mais dans ce modèle, la différence de distance pour donner une image qu'il faudrait entre deux couleurs pour que l'on ressente que ce sont deux couleurs différentes n'est pas bien représentée contrairement à la figure ci-contre. Regardez la longueur des traits noirs : selon l'endroit du spectre où ils se trouvent, ils sont plus ou moins longs et cela représente la différence réelle qu'il faut entre deux couleurs pour qu'elles soient perçues comme différentes. Ainsi, entre deux bleus, il faut peu de différence pour que l'on voit une différence contrairement aux verts. C'est particularité de l’œil humain est, par exemple, bien représenté sur le premier diagramme mais pas sur le CIE LAB.

Donc selon le "travail" mathématique à effectuer (pendant la conversion), les mathématiciens préfèrent donc utiliser un modèle couleur ou bien un autre. 

Les espaces couleurs CIE sont les plus grands espaces colorimétriques puisqu'ils représentent l'ensemble des couleurs que l'on est capable de voir mais ils représentent les couleurs différemment. Comme ils ne dépendent pas d'un périphérique mais bien de la modélisation de l'œil humain, on dit qu'ils sont indépendants.

Dans l'espace CIE XYZ, chaque couleur y est représentée par trois coordonnées : XYZ (Z pour la profondeur donc la clarté de chaque couleur (la luminosité pour faire court)) comme le montre la figure ci-dessus. Ces valeurs, vous en conviendrez, ne sont pas très parlantes mais sont pratiques à utiliser dans une formule mathématique ! 

Important ! L'espace L*a*b*  quant à lui est un espace colorimétrique absolu comme l'espace CIE XYZ mais représenté différemment donc avec des conséquences lors des calculs mathématiques de conversions différentes comme nous venons de le voir. C'est cet espace couleur absolu qui est d'ailleurs utilisé par Photoshop ou Lightroom comme plaque tournante de toute leur gestion des couleurs. C'est l'équivalent du bureau de change pour faire une analogie avec les différentes monnaies de tous les pays. C'est donc la même chose que pour la monnaie : on convertit des euros en dollars grâce à un intermédiaire, le taux de change, afin de garder dans la poche la même valeur absolue en argent. Même si vous aviez 100 quelque chose dans un pays pour acheter une certaine quantité d'or, vous en aurez 30 dans un autre pays mais vous pourrez acheter la même quantité d'or. 100 ≠ 30 en valeur numérique mais entre ces deux pays, cela a la même valeur en or car leur taux de change est différent.

Ici, l'or serait l'équivalent de la valeur L*a*b* alors que 100 et 30 l'équivalent des valeurs RVB. 

 

Au lieu de décrire une couleur avec des valeurs XYZ, l'espace L*a*b* les décrit avec des valeurs L, a et bpour le niveau de Clarté (qui dérive de la luminance d’où le L) de 0 à 100, a pour la couleur du rouge au vert et b pour la couleur du bleu au jaune (-128 à +127).

Note pratique - Derniers points, ces espaces sont neutres car ils ont été calculés par l’homme. Ils ne résultent pas d'une mesure sur un appareil.

Enfin, comme il n'est pas tout le temps pratique de travailler en L*a*b*, par exemple quand on retouche des photos, les chercheurs ont inventé des espaces couleurs basés sur des valeurs RVB, bien plus intuitives à utiliser ! Mais alors pourquoi ne pas utiliser un seul espace couleur RVB ? 

Puis d'autres espaces couleurs : les espaces RVB ou CMJN

Comme vous l'avez sûrement remarqué, à aucun moment il n'a été fait cas de valeurs RVB ou CMJN avec ces deux espaces couleurs géants. Or, nous autres photographes ou vidéastes ne travaillons pratiquement qu'avec cela, comme notre œil. Les espaces L*a*b* et CIE xyz n'étant pas assez pratiques lorsque l'on travaille, par exemple, dans Photoshop, ont donc été inventés des espaces couleurs basés sur des modèles colorimétriques RVB ou CMJN. Les couleurs y sont représentées par des valeurs RVB et non par des ésotériques valeurs XYZ ou L*a*b*, peu parlantes ! Les espaces Adobe RVB, sRVB, Don RGB, ECI RGB, ProPhoto  sont des espaces couleurs RVB pour les photographes. Leurs "équivalents" pour les vidéastes sont DCI-P3, Rec. 709 (très proche du sRVB) ou le Rec. 2020. Là, on pourrait se poser la question : mais pourquoi ne pas avoir inventé un seul espace RVB aussi grand que le L*a*b* car selon l'adage : qui peut le plus peut le moins ?
Tout d'abord pour des raisons historiques. Lorsque la gestion des couleurs a été implémentée dans les PC dans les années 90, leurs puissances et notamment celles de leurs cartes graphiques, n'étaient absolument pas celles d'aujourd'hui. Or traiter autant d'informations par pixel et très rapidement était aberrant avec les processeurs et cartes graphiques de l'époque !  
Deuxièmement pour des raisons techniques : en avait-on vraiment besoin, hier et... aujourd'hui ? Eh bien aucun appareil photo, écran ou imprimante n'est encore aujourd'hui (2024) capable de reproduire autant de couleurs que l'être humain ne peut en voir. Il ne sert donc à rien de travailler avec huit millions de couleurs tout le temps. Donc quoiqu'il arrive, il n'y avait aucune raison d'inventer un espace RVB aussi grand que l'espace L*a*b*. Mais alors, pourquoi pas un seul, effectivement, mais plus petit ? Tout simplement pour régler de nombreux cas de figures et parce que chaque appareil possède le sien, plus ou moins grand. 

Espaces couleurs sRVB, Adobe RVB et DCI-P3Note très importante ! Si les espaces couleurs sont plus ou moins grands, ils n'en possèdent pas moins un espace commun, le fameux sRVB en photo et Rec. 709 pour la vidéo puisqu'il s'agit du plus petit espace couleur commun, le fameux plus petit dénominateur commun. Donc quand on change d'espace couleur pour un plus grand - de sRVB vers Adobe RVB par exemple pour les photographes ou de Rec. 709 à DCI-P3 pour les vidéastes - c'est uniquement quand on risque de perdre la très grande saturation des couleurs les plus saturées de notre photo ou notre vidéo (Elles seront remplacées par des couleurs légèrement moins saturées). En effet, quand on passe du sRVB au P3 on passe de 35% environ de l'espace L*a*b* à 45%. Quand on passe du sRVB à l'Adobe RVB, on passe de 35% à 52%. Mais cela veut également dire que toutes les autres sont évidemment les mêmes contrairement à une croyance tenace et contrairement à une autre croyance, le sRVB en photo ou son équivalent Rec. 709 pour la vidéo contiennent déjà de très nombreuses couleurs saturées. Voilà pourquoi nous sommes nombreux à nous en "contenter". Le gain en couleur ne se fait que sur les couleurs les plus saturées et une teinte chaire par exemple n'est pas saturée.

Un autre point est important : la conversion. Lorsque l'on envoie les valeurs RVB d'une photo à l'impression, celles-ci sont modifiées pour tenir compte des caractéristiques de l'imprimante (ou dit plus prosaïquement de ses défauts !). Cette modification s'appelle une conversion. Or lorsque la conversion s'effectue d'un très grand espace couleur (un appareil photo par exemple) vers un espace beaucoup plus petit (celui d'une imprimante), les risques peuvent être importants de voir des cassures de tons dans le tirage final (bon, j'exagère un peu !). Il est donc préférable de travailler dans un espace RVB juste un peu plus grand que l'espace de destination. Nous verrons cela également plus loin.

   
Différents espaces couleurs
 

On voit très clairement que même le large espace couleur DonRGB est beaucoup plus petit que le L*a*b*. Il correspond aujourd'hui sensiblement au gamut d'une imprimante jet d'encre sur papier photo brillant type Glossy.


 

 

Que veut dire "Dépendant" ou "indépendant" d'un périphérique ?

Courbes de gama écrans : 1,8, 2,2 ou 1Tout serait parfait dans le meilleur des mondes de la gestion de la couleur si tous les écrans et les imprimantes pouvaient reproduire ou afficher toutes les couleurs qu'un être humain peut distinguer et en plus sans introduire de défauts ! Mais ce n'est malheureusement techniquement pas possible ou coûterait fort cher...

L'ensemble des couleurs qu'un périphérique peut reproduire - son espace couleur - est toujours plus petit que l'espace L*a*b* à cause des limitations techniques et quand on lui donne à voir, à afficher, à imprimer, une couleur précise on ne sait pas, tant qu'il n'a pas été calibré et caractérisé (donc comparé à un étalon avec un appareil spécial et donc tant qu'il ne possède pas de profil ICC), ce qu'il a réellement perçu, ce qu'il peut réellement afficher ou imprimer. C'est très important là aussi. Les limites de chaque espace couleur de périphérique que l'on ne peut connaître que grâce à sa calibration sont représentées sur la figure ci-dessous, et sont la conséquence de :

  • Pour les écrans : la luminosité mini/maxi et la saturation maximum de chaque pixel (donc de la qualité du filtre RVB utilisé);
  • Pour les imprimantes : la profondeur du noir / blancheur du papier et la saturation des colorants ou des pigments des encres; 


Espaces couleurs de périphériquesSur la figure ci-contre, l'espace L*a*b* est représenté par le carré coloré et les limites des autres espaces par des traits continus de différentes couleurs. En vert est représenté le gamut d'une imprimante sur papier brillant (de type Glossy) et en rouge le gamut d'un écran Art Graphique proche du sRVB. Tous les deux sont nettement plus petits que l'espace L*a*b* et on voit clairement que l'imprimante est capable d'imprimer des cyans/verts que l'écran est incapable d'afficher ! En surface ils sont environ quatre fois plus petits que l'espace L*a*b* ce qui donne très rapidement deux millions de couleurs. 
Mais il est une autre caractéristique des espaces couleurs de périphériques qui ne se voit pas ici : leurs défauts. Si vous prenez la valeur RVB XXX, donc trois fois la même, la couleur ne sera pas représentée à la croisée des lignes -a+a/-b+b mais très légèrement en dehors. Les valeurs grises sont en fait légèrement colorées : c'est leur défaut que ces deux lignes (verte et rouge) ne montrent pas sur cette figure. Et chaque périphérique a le sien, à chaque fois légèrement différent. Notons au passage que les différences sont moins importantes en 2019 qu'en 2000.
Ainsi, sur le papier dans cette représentation, n'apparaît pas la différence liée aux défauts du périphérique par rapport aux espaces couleurs DonRGB, sRVB, Adobe RVB et pourtant les espaces couleurs des périphériques sont dits dépendants. Notez enfin qu'ils sont toujours en RVB.

Les espaces couleurs dépendants d'un périphérique (le gamut d'un profil ICC)

L'espace couleur qui dépend d'un périphérique décrit :

  • Toutes les couleurs que celui-ci peut acquérir (scanner, appareil photo numérique, caméra...), afficher (moniteur, écran), ou reproduire (imprimante) par rapport aux couleurs L*a*b*. Son espace couleur est également appelé son gamut.
  • Tous ses "défauts" ou ses caractéristiques colorimétriques plus exactement. Durant le processus de calibration et de caractérisation d'une imprimante par exemple, l'appareil de calibration mesure toutes les couleurs qu'elle est capable d'imprimer mais aussi comment elle le fait. Ce sont ses caractéristiques. Dit autrement, est-ce que l'imprimante imprime correctement les couleurs ! On lui demande par exemple d'imprimer telle couleur L*a*b* et elle imprime telle autre couleur L*a*b* très légèrement différente. La différence et donc comment corriger cette erreur est contenue dans le profil ICC de CETTE imprimante sur ce papier.

Pour ce faire, on lui donne à imprimer des couleurs de références - un fichier mire de référence - et elle va en imprimer bien d'autres ! Ces informations - différences entre la couleur à imprimer et la couleur imprimée - sont placées dans un fichier spécial : son profil ICC que nous étudieront en détail page suivante. D'ailleurs, pas plus qu'aucune imprimante n'est parfaite, aucun appareil de calibration ne l'est non plus. Même si elles sont minimes, les erreurs dans le profil ICC seront réelles. Cependant, avec du bon matériel de calibrage il est évident qu'on s'en approche tellement que l'on peut considérer sans peine que les couleurs sont parfaitement corrigées et neutralisées.

Les espaces couleurs indépendants

Dans un espace indépendant d'un périphérique, l'espace couleur résulte d'un calcul et non d'une mesure. Il est donc plus ou moins grand mais neutre. Un même pourcentage de RVB donnera bien un gris parfaitement neutre cette fois. C’est le cas, je le répète du L*a*b* mais aussi du sRVB, Adobe RVB, DonRGB, ECI-RGB, ProPhoto, Rec. 709, DCI-P3, Rec. 2020... L'espace sRVB (ou son équivalent Rec. 709 pour les vidéastes) a par exemple été créé pour servir de plus petit dénominateur commun en informatique et en imagerie numérique dans le monde.

Tous les écrans, moniteurs, imprimantes du monde savent au moins reproduire l'espace couleur sRVB en photo et Rec. 709 en vidéo.
 

Comme il ne contient pas toutes les couleurs L*a*b* les plus saturées mais seulement celles qui représentent, à la louche, 90% de nos photographies, tous les appareils récents savent le gérer. Nous verrons lors du chapitre sur la conversion d'une image pourquoi il est important que les espaces couleurs RVB soient notablement plus petits que l'espace L*a*b* et pourquoi, donc, on a créé des espaces colorimétriques RVB plus petits que l'espace L*a*b* et cependant plus ou moins grands.


 
 

À lire !


 Choisir son espace couleur en photo

 Choisir son espace couleur en vidéo

 
     
   
  Puisque l'on en parle beaucoup sur cette page, il est cependant temps maintenant de parler des profils ICC - 6 / 10   Suivre
   
 
 

À retenir !


 Un espace couleur  représente un ensemble de couleur, plus ou moins grand, avec plus ou moins de défauts. Le plus grand de tous est l'espace L*a*b* (celui des couleurs que voient l'homme) et le plus connu est le sRVB en photo et son équivalent Rec. 709 en vidéo, le plus petit dénominateur commun à tous les appareils du marché. 

 Pour faire court, le Rec. 709 est au vidéaste ce que le sRVB est au photographe et le DCI-P3 idem pour l'Adobe RVB,

 Il existe deux grandes catégories d'espaces couleurs :

a) Dépendants des périphériques : c'est l'ensemble des couleurs RVB qu'un appareil photo, un écran ou une imprimante est capable de voir, afficher ou imprimer. Il est donc plus petit que l'espace L*a*b* et surtout, il contient leurs défauts et limites techniques. Il y a autant d'espaces couleurs d'appareils que d'appareils. On les appelle également profils ICC.

b) et indépendants des périphériques  : ils sont virtuels, parfaits et plus ou moins grands. Ils ne dépendent pas d'un appareil et sont donc parfaits colorimétriquement parlant. De fait, il y en a beaucoup moins que de profils ICC. En revanche ils sont plus ou moins grands. Un bon espace n'est pas forcément un très grand espace couleur. Les plus connus sont : sRVB, Adobe RVB et ProPhoto en photo et Rec. 709 et DCI-P3 en vidéo. Les espaces couleurs indépendants servent donc comme espace de travail dans Photoshop et surtout dans vos images.

 Un bon espace couleur est l'espace dont j'ai besoin pour ma photo ! Si je photographie, filme ou travaille avec des couleurs très saturées, par exemple avec la technique HDR, j'ai besoin d'espaces dits large gamut (plus grand que le sRVB comme le ProPhoto ou le Rec. 2020). Si en revanche j'aime les couleurs "normales", pas spécialement saturées, le sRVB ou le Rec. 709 conviendront très bien ! Si, Si, faites l'essai !

 
     
 
 
À travers ces 11 pages et trois vidéos gratuites nous allons apprendre tout le vocabulaire lié à la gestion des couleurs: les espaces couleurs, les profils ICC, les gamuts, etc. :

Sommaire des bases de la couleur

1 - Introduction à la gestion des couleurs
2 - L’œil et la perception des couleurs
3 - Les couleurs et l'informatique
4 - Le gamma
5 - Les espaces couleurs

  1 - Les modèles colorimétriques
2 - Dépendants ou indépendants d'un périphérique
3 - À retenir...

6 - Les profils ICC
7 - Attribuer un profil ICC
8 - Convertir une image
9 - Modes de conversion : relatif ou perceptif ?
10 - Qu'est-ce que la calibration ?!

 

Dossier : comment choisir son écran photo / vidéo ?

FullHD, QHD ou 4K ? 24" ou 32" ? Avec quel câble faut-il brancher son écran : Display Port ou HDMI ? Quelle carte graphique achetée ? A-t-on besoin d'un écran HDR en photo ? À quoi sert l'affichage affichage 10 bits ? Etc.

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- À comprendre le vocabulaire de la gestion des couleurs,

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