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Les modes de conversion Relatif et Perceptif en photo

 

Les modes de conversion Relatif et Perceptif
Publié le 16 avril 2016   |  Mis à jour le 24 octobre 2024

 

Là encore, il s'agit d'un vocabulaire spécifique à la gestion de la couleur. La conversion est indispensable car elle sert à conserver les mêmes couleurs (donc L*a*b*) d'un périphérique vers un autre. On convertit une image quand on modifie ses valeurs RVB pour d'autres légèrement différentes afin de tenir compte des défauts du périphérique de destination. Si vous débutez en gestion des couleurs, le plus important est de savoir que Photoshop peut s'occuper de tout. Mais quelle satisfaction si vous prenez le temps de savoir le faire vous-même : vos tirages, vos images sur votre site n'en seront que plus beaux !


On vient de voir page précédente les différents rôles de la conversion. Quand on choisit de faire une conversion, que se passe-t-il réellement au niveau des valeurs RVB de mon image ? Comment l'outil de conversion, le CMM, conserve au mieux les couleurs L*a*b*, c'est-à-dire la sensation visuelle de la photo si l'appareil de destination ne le permet pas comme c'est malheureusement souvent le cas avec les imprimantes ? La conversion étant en quelque sorte une traduction qui a pour mission de dénaturer l'original le moins possible...

Différence entre conversion et mode de conversion ? La conversion s'occupe de changer les valeurs RVB - origine vers destination - et le mode de conversion appelé également mode de rendu s'occupe lui de savoir qu'est-ce-qu'on fait des valeurs hors gamuts - conserver, éliminer, remplacer ou transformer -.


 

Pourquoi faut-il deux modes de conversion ?

Comparaison en 3D de deux profils ICCComme on l'a vu sur la page consacrée aux espaces couleurs, les espaces colorimétriques dits de périphériques ou de travail, sont plus ou moins grands. Certains sont tellement grands qu'ils englobent tous les autres (ProPhoto RGB ou DonRGB). Certains sont tellement petits qu'ils sont englobés par tous les autres. Mais parfois, certains sont un peu plus grands vers telle ou telle couleur et inversement pour telle autre. On le voit bien sur l'illustration ci-contre. Globalement, l'espace couleur contenu dans le profil ICC de ce couple imprimante/papier est plus petit que le gamut de l'écran sauf vers les bleus - verts. Ces couleurs sont imprimables mais invisibles à l'écran ou plutôt, "remplacées" par des couleurs moins saturées. C'est plus souvent l'inverse d'ailleurs.

Dit autrement, certaines couleurs peuvent être contenues dans le fichier original mais ne pas être imprimables. Donc on observe deux cas de figures :

  • Soit les couleurs d'origine sont imprimables (dans le gamut de destination),
  • Soit les couleurs du fichier d'origine ne sont pas imprimables (hors gamut).

Dans le premier cas, si les couleurs de la photo sont imprimables, la conversion sert uniquement à changer les valeurs RVB de la photo pour obtenir sur le tirage la même couleur imprimée en tenant compte des défauts de l'imprimante. Jusque là, tout va bien ! Mais que faire dans le second cas ou bien encore si le gamut de l'image est nettement plus grand que le gamut de l'imprimante ou bien... l'inverse ?

Que faire des couleurs non-imprimables ou hors gamut ?

Conversion hors gamut en mode Relatif ou perceptifAdmettons que le profil de votre image soit le profil ICC 1 (ligne rouge) - et celui de votre imprimante le 2 (ligne blanche) -. Votre image possède des verts/jaunes que l'imprimante ne pourra pas reproduire car ils sont dits hors gamut pour celle-ci. Aucune combinaison de CMJN ne peut reproduire exactement cette couleur L*a*b* appartenant à mon image. Comment faire alors ? La conversion consiste alors à faire "rentrer", comme avec un chausse-pied, ces verts dans l'espace de l'imprimante pour qu'ils soient tout de même imprimés alors que normalement l'imprimante ne sait pas le faire ! Or l'impression visuelle doit rester la plus proche possible des sensations visuelles de l'image d'origine. Pour faire ce travail de chausse-pied, les outils de gestion de couleurs et de conversion se servent de quatre règles de conversion - dont deux seules servent pour les photographes :

  • Le mode relatif 
  • Le mode perceptif 

Ils sont étudiés ci-dessous. Dans les deux cas il y aura forcément des pertes mais un bon moteur saura les réduire au maximum (les pertes !) sans dénaturer les sensations visuelles de l'image d'origine. Celui de Photoshop est particulièrement puissant si l'on choisit le bon mode de conversion. évidemment certains logiciels de retouche d'images, beaucoup moins chers, ont aussi des outils de retouche, comme les tampons et autres de très bonne qualité, mais aucun ne possède une aussi bonne gestion des couleurs. Cela a malheureusement un prix...

   
 
 

Couleurs non imprimables... vraiment ?


Il n'existe évidemment pas de couleurs non imprimables. Elles sont justes remplacées par la couleur imprimable la plus proche en saturation. Or dans Photoshop, si vous affichez les couleurs dites "non imprimables" (ci-dessous), vous allez voir apparaître sur votre photo une plage de grise unie sans faire la distinction entre une couleur non imprimable pour 1% ou bien 20%. C'est donc spectaculaire mais pas très précis. Voilà pourquoi, lorsque vous imprimez votre photo, vous avez souvent le sentiment d'être finalement si proche de votre écran. Une frayeur pour rien car l'affichage de ces foutues couleurs non imprimables a un côté ON/OFF. A quand un affichage progressif ?


Affichage des couleurs non imprimables dans Photoshop

 
     
 

Modes de rendu : relatif ou perceptif ?

Lorsque l'on effectue une conversion dans Photoshop notamment, il faut donc :

  • Que l'image d'origine ait un profil ICC;
  • Choisir d'autre part le profil ICC de destination - votre imprimante et votre papier -
  • Mais également comme nous venons de le voir le Mode de rendu.

De quoi s'agit-il ? Tout simplement de la façon dont sont gérées les couleurs hors gamut lors d'une conversion. Est ce que l'on "supprime" les couleurs hors gamut - logique car elles ne sont pas imprimables ? Problème : c'est destructeur. Est-ce qu'on les remplace par d'autres couleurs mais lesquelles ? Que fait-on des couleurs qui servent pour le remplacement ?

Voyons cela maintenant... Selon le mode de rendu choisi, les règles de conversion vont changer. Le mieux adapté à la photographie est très souvent, selon moi, le mode relatif mais le plus "logique" car soi-disant photographique est le mode perceptif. Je vais les décrire maintenant.

Conversion des couleurs d'un point A vers un point B en photoPrenons un exemple pour sentir le problème : imaginons que je veuille imprimer une image. Elle possède un espace couleur indépendant - trait rouge sur l'illustration ci-contre - et je sais que celui de mon imprimante est beaucoup plus petit pour ces couleurs vertes / jaunes - trait blanc -. Des couleurs de mon original, autour du point A, devraient être non imprimables - la couleur L*a*b* associée n'est pas imprimable. Je veux essayer d'imprimer tout de même ces couleurs donc je dois convertir mon image dans un autre espace, celui de destination - à l'intérieur du trait blanc - pour les traduire par les bonnes valeurs RVB MAIS ICI LES BONNES VALEURS RVB N'EXISTENT PAS CAR SONT NON IMPRIMABLES.
De plus, le point B lui est commun aux deux espaces, ainsi la couleur L*a*b* associée appartient aux deux espaces. Cette couleur L*a*b* peut donc être convertie en d'autres valeurs RVB.
Dans ces conditions, comment imprimer tout de même ces jaunes / verts de mon image qui se trouvent en dehors de l'espace reproductible de l'imprimante pour ne pas dénaturer complètement mon image une fois imprimée ? Que fait l'imprimante des couleurs hors-gamme ? Les supprime-t-elle ? De plus, sur mon image d'origine, la distance entre A et B me donne une certaine "sensation" visuelle; Comment la conserver après la conversion ?

Mais là se posent plusieurs problèmes :

1 - Si les verts hors espace donc normalement non imprimables sont placés dans l'espace de l'imprimante - à l'intérieur du trait blanc -, de nombreuses couleurs vont, en fait, être "superposées". On pourrait penser alors que le seul choix qui s'offre à nous est de ne garder que la couleur B et d'éliminer A. Dit autrement : que décide-t-on de garder et d'éliminer ? Est-ce qu'on élimine vraiment ?
2 - De plus, si je pose (si je remplace) la couleur A sur la couleur B et les couleurs du trait rouge sur celles du trait blanc, il sera impossible de les différencier sur le tirage alors qu'elles étaient différentes dans l'espace d'origine.
3 - Enfin, je rappelle que les jaunes-verts du point A étaient à une certaine distance des jaunes-verts du point B dans mon image d'origine, ce qui me donnait une certaine sensation visuelle. 

Pour résoudre ces problèmes, les chercheurs mathématiciens ont donc inventé des règles de conversion qu'ils ont appelées des modes de rendu : le mode perceptif et relatif pour les photographes.

En mode perceptif

Conversion des couleurs en mode perceptif ou perceptionLe moteur ACE de conversion de Photoshop va beaucoup travailler ! Il va en effet faire rentrer au "chausse-pied" les verts hors espace pour ne pas supprimer complètement ces nuances et conserver mon impression visuelle, ma perception visuelle. Pour réaliser une conversion respectant les sensations visuelles de l'image d'origine, le moteur de conversion ACE de Photoshop va procéder en deux temps. Il va tout d'abord "placer" les couleurs du trait rouge (limite de l'espace de l'image) sur le trait blanc (limite de l'espace de l'imprimante) car les couleurs du trait blanc sont les plus proches visuellement des couleurs du trait rouge. Les couleurs du trait rouge sont les plus saturées de mon original et les couleurs du trait blanc sont les couleurs les plus saturées de mon imprimante. Les couleurs les plus saturées de mon originales sont conservées et remplacées par des couleurs moins saturées.  
Ensuite, pour conserver une sensation visuelle proche des sensations d'origine, il va "décaler" légèrement et progressivement les couleurs à l'intérieur de l'espace de l'imprimante comme le montre la figure ci-dessus. B va se décaler vers B' et ainsi de suite... la place de B étant "libérée", il va pouvoir y mettre une couleur hors gamut à la place. C'est donc un jeu de chaises musicales progressif ! Comme il ne pourrait pas faire cela indéfiniment sinon des couleurs disparaîtraient de "l'autre côté", donc vers les rouges, il fait "disparaître" quelques nuances de l'image d'origine dans le gamut au fur et à mesure qu'il "pousse" les couleurs vers l'intérieur mais tout en essayant de conserver une même perception, d'où le nom de ce mode. L'image perdra une partie de sa saturation d'origine mais la sensation visuelle restera très proche sur le tirage.

En résumé :

  • Le trait rouge va sur le trait blanc = les couleurs les plus saturées de l'image sont imprimées avec les couleurs les plus saturées de l'imprimante; Il y a perte de saturation sur certaines couleurs.
  • La couleur A "disparaît" car non imprimable = elle est remplacée par la couleur A', la couleur la plus proche mais imprimable. En même temps, A' est remplacée par A''. De temps en temps deux couleurs différentes dans l'espace d'origine sont remplacées par une seule et même couleur mais imprimable cette fois. 
  • La distance relative entre A et B est remplacée par une distance A' et B' plus petite donc l"esprit" de la photo originale est conservé le mieux possible. Voilà pourquoi une image doit être travaillée le plus longtemps possible dans son espace d'origine. C'est la seule façon de ne pas perdre d'infos. 

Les conversions dans ce mode rendu là sont destructrices puisque toutes les couleurs sont modifiées, même celles qui étaient imprimables. Il faut les limiter et les faire au dernier moment. Enfin, l'image convertie apparaîtra légèrement désaturée et à peine moins contrastée si l'espace de l'imprimante est vraiment trop petit pour ces couleurs. Il suffit alors de lui appliquer un calque de niveau ou de contraste pour retrouver - presque - les couleurs L*a*b* d'origine.

En mode relatif

Conversion des couleurs en mode relatifLe moteur ACE de conversion de Photoshop travaille beaucoup moins car il s'agit alors "d'éliminer" tout simplement toutes les couleurs originales hors gamut ! éliminez vous avez dit ? évidemment pas tout à fait ! En fait, toutes les couleurs hors gamut sont remplacées par une seule et même couleur, la plus saturée qu'est capable d'imprimer l'imprimante. Ouf ! Toutes les couleurs entre la ligne rouge et la ligne blanche sont remplacées par les seules couleurs de la ligne blanche. En revanche, les couleurs L*a*b* communes aux deux espaces restent inchangées.

Résumé :  Ainsi, si les couleurs hors gamuts "disparaissent" ou plutôt sont remplacées par les couleurs les plus saturées qu'est capable d'imprimer l'imprimante c'est forcément au détriment de la perte de toutes les nuances des couleurs les plus saturées sur l'image originale. Le drapé original disparaît en partie puisque de nombreuses nuances disparaissent. En revanche les couleurs communes ne sont pas du tout modifiées comme dans le mode perceptif. Ce mode convient donc parfaitement quand l'image d'origine contient très peu de couleurs hors gamut ou quand une couleur originale est imprimable et ne doit pas bouger du tout.

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Comment choisir entre le mode perceptif et relatif ?

Le plus important c'est qu'il n'y a pas un meilleur mode de rendu que l'autre; tout dépend de la photo à convertir et plus exactement des couleurs L*a*b* contenues dans son fichier.

Petit rappel : dans la nature, les couleurs ne sont pas toujours très saturées et c'est pour cela que le choix de travailler uniquement en sRVB (ou sRGB en anglais) n'est pas "catastrophique". S'il est de "bon ton" de travailler dans des espaces plus grands pour montrer que l'on s'y connaît en gestion des couleurs, je trouve même plus malin de rester en sRVB dans pas mal de cas car le sRVB contient déjà suffisamment de couleurs pour n'être pas obligé tout le temps de travailler dans un espace plus grand - Mais là, tout dépend de ce que vous photographiez -. Chaque photo que l'on prend ne contient pas des millions de couleurs et tous les photographes ne prennent pas en photo les mers au bleu turquoise, des robes de grands couturiers aux rouges intenses au flash ou encore des feuilles au soleil en proxi photo! 
Ainsi, si votre original ne contient pas ou peu de couleurs hors gamut pour votre imprimante, elles ne seront pas "perdues" par une conversion en mode relatif ! Il est alors le plus judicieux car il ne transforme pas - donc ne déforme pas - les couleurs à l'intérieur du gamut commun. Comme par hasard, c'est celui qui fonctionne le mieux le plus souvent et qui convient parfaitement ! Même si vous travaillez en ProPhoto RGB, il est étonnant de constater à quel point ce mode de rendu fonctionne souvent très bien. Votre image ne contenait pas forcément beaucoup de couleurs hors gamut pour l'imprimante dont le gamut est pourtant beaucoup plus petit.  
Si votre original contient des couleurs non imprimables en quantité non négligeable, il peut être alors judicieux d'utiliser le mode de rendu perceptif. Certes il change toutes les valeurs de votre fichier mais il préserve nettement mieux certaines matières, certains drapés ou dégradés, certaines distances relatives entre deux couleurs comme expliqué plus haut.

Comment cela se matérialise-t-il concrètement ?

Là où le rendu relatif pourrait transformer des couleurs non imprimables en un aplat sans nuances puisque toutes les couleurs hors gamut sont remplacées par une seule et même couleur, la couleur imprimable la plus proche, le mode perceptif essaie de conserver ces nuances, même s'il est obligé de les remplacer par d'autres, très proches visuellement mais moins saturées. Je vais essayer de vous le montrer, j'espère, avec les illustrations ci-dessous !

   
Conversion des photos en mode relatif et perceptif
  Un point est très intéressant : si vous regardez toute la photo SAUF la zone cerclée, vous verrez que la photo ne "bouge" pas entre l'original, le mode perceptif et le mode relatif. Les "mouvements de couleurs" n'ont lieu que pour certaines couleurs !
 

Maintenant que mon image est correctement affichée et dans un espace de travail neutre et large, je peux la retoucher à ma guise - éventuellement à la pipette -.

En fait, chaque appareil, chaque image etc... possède un profil ICC qui lui est propre et que sait interpréter un logiciel comme Photoshop. Il peut attribuer un profil à une image ou bien "traduire" les couleurs, on dit convertir une image, d'un appareil vers un autre. Les appareils peuvent donc communiquer par l'intermédiaire du CMM - moteur de conversion de couleur - et de leur profil ICC. Dans Photoshop depuis la version 6, il se nomme : moteur couleur ACE. Il n'y en avait pas avant cette version dans Photoshop (donc il y a fort longtemps !).

Pour fonctionner, le CMM a besoin de savoir quel profil ICC est attribué à une image - profil ICC source - pour savoir à quelles couleurs L*a*b* il a à faire pour des signaux RVB donnés et vers quel appareil l'envoyer - profil ICC de destination -, donc le convertir en signaux R'V'B'.

Le CMM est la plaque tournante et est basé sur les couleurs L*a*b* (l'étalon universel) et non des signaux RVB ou CMJN car, comme nous l'avons vu à plusieurs reprises, les couleurs L*a*b* sont absolues. Il sait qu'il doit transmettre comme information telle ou telle couleur L*a*b* (donc absolue) et non telle ou telle valeur RVB (relative) grâce aux profils ICC et sait à quel signal RVB ou CMJN cela correspond pour celui-ci et uniquement celui-ci. Il va donc traduire cette couleur L*a*b*, une valeur RVB différente pour chaque appareil - même si évidemment elles sont assez proches - , en un autre signal R'V'B' ou C'M'J'N' pour que l'appareil de destination reproduise bien la même couleur L*a*b*. Et le plus fort, c'est que s'il ne peut pas le faire directement, il va la remplacer par une autre sans trahir la sensation visuelle perçue. C'est là surtout sa grande force ! Cette opération de "traduction" s'appelle une conversion et il existe quatre façons différentes de la faire selon le rendu désiré. Nous étudierons cela en détail page suivante

Quand a-t-on besoin de convertir une photo ?

On a donc besoin de convertir une image au moins une première fois dans son histoire pour faire correspondre ce que mesure notre pipette Photoshop et ce que l'on voit. Par la suite, nous ferons  ou notre subira automatiquement d'autres conversions pour modifier les valeurs RVB de notre photo - donc toujours sans en modifier les couleurs ou le moins possible - pour diffuser cette photo sur Internet (espace couleur sRGB), pour être afficher correctement sur notre écran calibré (cela se fait à la volée dans la carte graphique) et donc tenir compte de ses propres défauts d'affichage, ou encore à chaque impression.

Important ! lorsque vous convertissez vers un espace couleur neutre, il faut le choisir un peu plus grand que celui du profil ICC de l'appareil que vous avez utilisé. C'est pour cela qu'il en existe de nombreux, du plus petit sRGB au plus grand ProPhoto RGB. 

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Comment se fait la conversion ?

On vient de voir dans le paragraphe ci-dessus les différents rôles de la conversion. Quand on choisit de faire une conversion, que se passe-t-il réellement au niveau des valeurs RVB de mon image ? Comment l'outil de conversion, le CMM, conserve au mieux les couleurs L*a*b*, c'est-à-dire la sensation visuelle de la photo si l'appareil de destination ne le permet pas comme c'est malheureusement souvent le cas avec les imprimantes ? La conversion étant en quelque sorte une traduction qui a pour mission de ne pas dénaturer l'original...

Des espaces couleurs plus ou moins grands...

Différences entre Profils ICC en 3DComme on l'a vu sur la page consacrée aux espaces couleurs, les espaces colorimétriques dits de périphériques ou de travail, sont plus ou moins grands. Certains sont tellement grands qu'ils englobent tous les autres (ProPhoto RGB ou certains appareils photo numériques). Certains sont tellement petits qu'ils sont englobés par tous les autres comme certaines imprimantes sur papier mat. Mais parfois, certains sont un peu plus grands vers telle ou telle couleur et inversement pour telle autre. On le voit bien sur l'illustration ci-contre. Globalement, l'espace couleur contenu dans le profil ICC de ce couple imprimante / papier est plus petit que le gamut de l'écran sauf vers les bleus - verts. Ces couleurs sont alors imprimables mais invisibles à l'écran (non affichables telles quelles donc affichées mais moins saturées que leur saturation originelle). C'est plus souvent l'inverse d'ailleurs.

Dit autrement, certaines couleurs peuvent être contenues dans le fichier original mais pas être imprimables (ou même affichable). Donc on observe deux cas de figures :

  • Soit les couleurs d'origine sont imprimables (dans le gamut de destination),
  • Soit les couleurs du fichier d'origine ne sont pas imprimables (hors gamut).

Dans le premier cas, si les couleurs de la photo sont imprimables, la conversion sert uniquement à changer les valeurs RVB de la photo pour obtenir sur le tirage la même couleur imprimée. Jusque là, tout va bien ! Mais que faire dans le second cas ou bien encore si le gamut de l'image est nettement plus grand que le gamut de l'imprimante ou bien ... l'inverse ?

 

 
 

Couleurs non affichables... vraiment ?


Évidemment que non ! En fait elles sont "remplacées" par la ou les couleurs - voir la page suivante sur les modes de conversion - la plus proche donc la plus saturée de cet écran. Sur un tirage, les couleurs ne disparaissent pas non plus ! Elles sont juste imprimées avec les couleurs les plus proches et les plus saturées que l'imprimante et ses encres puissent faire. Donc là où on avait éventuellement un dégradé de couleurs à l'écran (par exemple), on aura un aplat, moins saturé qui plus est, sur le tirage.
En fait, avec les papiers Glossy, c'est plus souvent l'inverse !

 
   
 

Que faire des couleurs non-imprimables ou hors gamut ?

Conversion des couleurs hors gamut en mode Perceptif ou relatifAdmettons que le profil de votre image soit le profil - 1 (rouge) - et celui de votre imprimante le - 2 (blanc) -. Votre image possède des verts/jaunes que l'imprimante ne pourra pas reproduire car ils sont dits hors gamut. Aucune combinaison de CMJN ne peut reproduire exactement cette couleur L*a*b* appartenant à mon image (que je puisse l'afficher à l'écran ou pas d'ailleurs). Comment faire alors ? La conversion consiste alors à faire "rentrer", comme avec un chausse-pied, ces verts dans l'espace de l'imprimante pour qu'ils soient tout de même imprimés alors que normalement l'imprimante ne sait pas le faire ! Or l'impression visuelle doit rester la plus proche possible des sensations visuelles de l'image d'origine. Pour faire ce travail de chausse-pied, les outils de gestion de couleurs et de conversion se servent de quatre règles de conversion - dont deux seules servent pour les photographes :

  • Le mode relatif 
  • Le mode perceptif 

Il y aura forcément des pertes mais un bon moteur saura les réduire au maximum (les pertes !) sans dénaturer les sensations visuelles de l'image d'origine. Celui de Photoshop est particulièrement puissant si l'on choisit le bon mode de conversion. évidemment certains logiciels de retouche d'images, beaucoup moins chers, ont aussi des outils de retouches, comme les tampons et autres de très bonne qualité, mais aucun ne possède une aussi bonne gestion des couleurs. Cela a malheureusement un prix...

   
  Pour terminer cette série, voyons en quoi consiste exactement la calibration : Qu'est-ce que la calibration ? - 10 / 10    Suivre
   
 
 

À retenir !


 Une couleur vraie (L*a*b*) peut être "traduite" par une très grande variété de valeur RVB, selon l'appareil.  Une couleur RVB n'est donc pas une "vraie" couleur mais seulement une couleur pour un appareil donné donc dans un espace couleur donné.

 Pour bien communiquer la même couleur (sous entendu L*a*b*), deux appareils doivent échanger des valeurs RVB + espace couleur grâce à une conversion : les valeurs RVB d'une couleur sont converties donc traduites en des valeurs R'V'B' pour un autre périphérique (son espace couleur) donc pour cette même couleur L*a*b*. 

 Cette conversion s'efforce donc de conserver au mieux l'aspect et les couleurs d'une photo même si des couleurs sont non imprimables par exemple.

 Il existe deux "façons" de régler ces problèmes de couleurs non imprimables : les modes de conversions relatif et perceptif étudiés page suivante.

 Cette conversion peut se faire directement une première fois dans votre appareil photo si vous travaillez en Jpeg, dans votre logiciel de dématricage si vous travaillez en RAW et dans Photoshop ou votre logiciel de retouche d'image par la suite.

 
     
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À travers ces 11 pages et trois vidéos gratuites nous allons apprendre tout le vocabulaire lié à la gestion des couleurs : les espaces couleurs, les profils ICC, les gamuts, etc. :

Sommaire des bases de la couleur

1 - Introduction à la gestion des couleurs
2 - L’œil et la perception des couleurs
3 - Les couleurs et l'informatique
4 - Le gamma
5 - Les espaces couleurs
6 - Les profils ICC
7 - Attribuer un profil ICC à une image
8 - Convertir une image
9 - Modes de conversion : relatif ou perceptif ?

  1 - Pourquoi deux modes de conversion ?
2 - Comment choisir entre Perceptif et Relatif ?
3 - Comment se fait la conversion ?
4 - À retenir...

10 - Qu'est-ce que la calibration ?!

 

Dossier : comment choisir son écran photo / vidéo ?

FullHD, QHD ou 4K ? 24" ou 32" ? Avec quel câble faut-il brancher son écran : Display Port ou HDMI ? Quelle carte graphique achetée ? A-t-on besoin d'un écran HDR en photo ? À quoi sert l'affichage affichage 10 bits ? Etc.

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